RASSEMBLANT UNE QUARANTAINE DE DIRIGEANTES, CE CERCLE INFORMEL A DÉJÀ LANCÉ DEUX INITIATIVES : LE BAROMÈTRE DE LA MIXITÉ DU GRAND PARIS ET LE PRIX DU CERCLE DES FEMMES DU GRAND PARIS, QUI RÉCOMPENSE DES CRÉATRICES D’ENTREPRISES INNOVANTES INSTALLÉES EN QUARTIERS POLITIQUE DE LA VILLE.
PAR NATHALIE MOUTARDE, CHEF DU SERVICE GRAND PARIS AU MONITEUR
Créé en 2016 à l’initiative de Chiara Corazza, alors directrice générale de Paris Île-de-France Capitale Économique, le Cercle des femmes du Grand Paris rassemble une quarantaine de dirigeantes. Présidentes, directrices générales d’entreprises, membres de directoires ou de Comex, titulaires d’autres postes à responsabilités ou encore élues locales, toutes sont convaincues que l’attractivité de la Région Capitale passe aussi par le renforcement de la mixité. « Ces femmes, décisionnaires et engagées, ont accepté de donner un peu de leur temps pour contribuer personnellement et au travers de l’action de leur entreprise au développement de la parité dans la métropole du Grand Paris », se félicite Marianne de Battisti, membre du Comex d’Icade et du Cercle des femmes du Grand Paris.
« Hébergées par Paris Île-de-France Capitale Économique, nous ne sommes ni une association ni une fondation mais un cercle informel où les énergies féminines se rejoignent et qui fonctionne au projet », précise Marianne Louradour, directrice régionale Île-de-France de la Banque des Territoires, autre membre du Cercle.
« Le compte n’y est pas »
Première initiative prise par le Cercle des femmes : la réalisation d’un baromètre de la mixité du Grand Paris, publié tous les ans depuis 2018. « Avec cet indicateur, nous disposons
désormais d’un outil de mesure très objectif du taux de féminisation des “grands” emplois et ainsi d’un instrument de prise de conscience collective, d’autant plus indispensable que le compte n’y est pas », déplore Marianne Louradour. L’édition 2020 du baromètre prend désormais en compte le domaine de la santé et montre ainsi que si 60 % des médecins hospitaliers sont des femmes, seules 39 % sont des cheffes de service. De même, la Métropole du Grand Paris ne compte que 22 % de femmes maires, aucune présidente d’établissement public territorial. Dans les entreprises, seuls 25 % des postes à responsabilités sont occupés par des femmes.
Un prix organisé avec l’incubateur de start-up Willa
La mobilisation reste donc plus que jamais d’actualité. C’est pourquoi, le Cercle a lancé cette année un deuxième projet, sous la forme d’un prix, afin de valoriser la mixité dans l’entrepreneuriat « en mettant sous les projecteurs des trajectoires de succès féminins », souligne Marianne Louradour. Pour sa première édition, le Prix du Cercle des femmes du Grand Paris, organisé en partenariat avec l’incubateur de start-up Willa, a récompenséquatre femmes créatrices d’entreprises innovantes, toutes implantées en quartiers prioritaires de la politique de la ville. « La réduction des fractures territoriales constitue l’un des enjeux du Grand Paris, explique Marianne de Battisti. Ces entrepreneuses sont peut-être moins visibles mais tout aussi utiles à l’attractivité de la Région Capitale. »
« Repérer des talents et les accompagner »
Désignées le 19 avril par un jury présidé par Marianne Louradour et composé de six autres membres*, les lauréates se sont vu remettre leur prix le 10 septembre, à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), en présence deux marraines : Nadia Hai, ministre déléguée en charge de la politique de la ville, et Karine Franclet, maire d’Aubervilliers. « On m’a appris qu’il n’y a pas de grands ou de petits projets mais seulement de bons projets. Avec le Cercle des femmes, nous voulons repérer des talents et les accompagner. Ce prix nous permet de promouvoir des femmes créatrices d’entreprise et de leur donner un coup de pouce », fait valoir Borina Andrieu, directrice générale de l’agence d’architecture Wilmotte & Associés.
Un bilan dans six mois
Pour l’instant, les organisatrices du prix ne se prononcent pas sur la tenue d’une deuxième édition. « Nous dresserons un bilan dans quelques mois. Si ce prix démontre son efficacité, nous aurons probablement envie de lancer la saison 2 »,
indique Marianne de Battisti. Peut-être aussi qu’entre-temps, d’autres idées jailliront. « Nous n’avons pas de théorie en la matière. Actuellement, nous espérons juste avoir réalisé quelque chose d’utile », concluent Borina Andrieu, Marianne de Battisti et Marianne Louradour.
* Borina Andrieu, Marianne de Battisti, Sophie Iborra, directrice des relations institutionnelles de La Tribune, Alexandra Meder représentant Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris en charge de l’innovation et de l’attractivité, Catherine Lescure, directrice de la communication et RSE d’Enedis, et Alexandre Missoffe, directeur général de Paris Île-de-France Capitale Économique.
Comments