Directeur général d’Idex, Thomas Le Beux présente les activités d’un groupe proactif en matière de transition énergétique et qui a fêté, en 2023, les 60 ans de sa création à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Qu’est-ce qui fait la singularité d’Idex sur le marché de l’énergie ?
Pour des collectivités et des industriels, nous concevons et exploitons des infrastructures énergétiques locales et bas carbone. En France, nous sommes l’unique acteur présent sur toute la chaîne de valeur de l’énergie. En amont, nous sommes capables de choisir les bonnes sources d’énergies locales, comme la géothermie ou la biomasse. Puis nous assurons la distribution de cette énergie au travers, notamment, de réseaux de chaleur. Enfin, nous savons optimiser les bâtiments en les équipant de panneaux solaires, de pompes à chaleur ou encore de chaudières à géothermie peu profonde. Avec 6 100 salariés, Idex n’est pas une major de l’énergie. Cependant, rapportée à son dimensionnement, sa capacité investissement est forte. Notre actionnaire Antin Infrastructure Partners nous permet de financer entre 250 et300 millions d’euros par an d’infrastructures. On a la chance d’avoir en France des entreprises avec de l’envie et des moyens. Il faut promouvoir ce métier vertueux qui consiste à décarboner les territoires.
Dans le Grand Paris, quel projet est emblématique de l’offre d’Idex ?
Idex gère le réseau de chaleur et de froid de La Défense pour le syndicat mixte GENERIA. Pour verdir le mix énergétique du site et sortir totalement du fioul, deux chaudières ont été reconverties à la combustion d’« agropellets ». Ce matériau fait partie de la famille de la biomasse. Il s’agit de granules végétaux fabriqués à partir de matières premières agricoles, c’est-à-dire de déchets verts, de paille, de noyaux d’olives, etc. Ces agropellets sont acheminés en train depuis l’Eure-et-Loir. Dans ce projet, il y a de l’innovation, avec une nouvelle source d’énergie, mais aussi du réemploi infrastructures existantes. On a fait du neuf avec du vieux. Les brûleurs des chaudières ont été remplacés et un système de « décendrage » a été créé. Les cendres issues de l’incinération sont valorisées localement en étant épandues pour fertiliser les sols. Nous sommes fiers de ce projet qui contribue à l’objectif de 60 % d’énergies renouvelables dans le quartier de La Défense.
Comment envisagez-vous l’avenir dans le Grand Paris ?
Nous comptons bien faire essaimer la technologie développée pour La Défense. Des tests ont été effectués sur le réseau de chaleur urbain de la Capitale, avec la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU). Il y a aussi le défi de la rénovation énergétique des bâtiments. En Île-de-France, en 2021, le résidentiel et le tertiaire concentraient 67 % de la consommation énergétique et émettaient 46 %des émissions de gaz à effet de serre*. Sur ces sujets énergétiques, somme toute assez consensuels, la Métropole du Grand Paris a la capacité d’avoir de vraies ambitions. L’interconnexion entre les territoires et l’élaboration de schémas cohérents en constituent des enjeux clés. C’est à cette échelle qu’il est par exemple possible d’éviter les doublons en matière d’investissements.
* Selon les données du tableau de bord du Réseau d’observation statistique de l’énergie et des GES (ROSE) en Île-de-France.
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