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« L’ancrage territorial en Ile-de-France : une opportunité pour l’innovation, la croissance économique, la création d’emplois durables et le bien-vivre ensemble »

Pascal Chabot, membre du Directoire en charge de la Banque du Développement Régional (BDR), de l’Organisation et de l’Informatiqueà la Caisse d’Epargne Ile-de-France, aborde le chantier du financement des transitions au lendemain de grands projets comme les Jeux Olympiques et Paralympiques.



Qu’est-ce qui caractérise l’ancrage francilien de la Caisse d’Epargne ?


En tant que banque coopérative, notre vocation, c’est plus que jamais d’être utile au territoire de l’Ile-de- France. L’argent collecté auprès de nos deux millions et demi de clients est totalement dédié aux acteurs et aux projets de la région. Cette capacité représente de 10 à 12 milliards de financements par an. Nous nous sommes complètement approprié l’idée métropolitaine, au travers de la nouvelle infrastructure du Grand Paris Express, mais aussi des campus de Saclay (Essonne) ou de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Une métropole en constante évolution et ébullition. Dans le prolongement de l’économie de la connaissance, il y a le secteur de la santé dont nous sommes un soutien historique. Nous apportons aussi des fonds propres aux acteurs économiques. Nous intervenons par des prises de participation dans des entreprises ou bien par des montages immobiliers à l’aide de notre foncière. Par ailleurs, nous soutenons capitalistiquement des bailleurs sociaux et des sociétés d’économie mixte. Nous agissons ainsi dans le cadre de nos missions d’intérêt général. Cette démarche est profondément ancrée dans notre ADN depuis de nombreuses années.


Justement, dans le Grand Paris, en quoi vous distinguez-vous d’une banque privée classique ?


Par exemple, nous ne nous posons pas la question de savoir s’il serait plus rentable d’investir dans un autre territoire, car nous sommes une banque coopérative dédiée à 100% à notre région. Ainsi peu de banques couvrent aussi bien l’Ile-de-France et le Grand Paris que la Caisse d’Epargne, et ce, tant sur le plan géographique que par la nature des clientèles couvertes et la profondeur de l’offre proposée à tous nos clients. D’autres opérateurs peuvent également subir au quotidien le pressing de la Bourse.En définitive, notre priorité, en tant que banquiers du territoire, c’est le développement sur le long terme. C‘est pourquoi nous nous sommes autant investis dans la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques. Historiquement, le Comité National Olympique et Sportif Français fait partie de nos clients. Dans le cadre de Paris 2024, nous avons été partie prenante du Village des athlètes. Nous avons aussi accompagné plusieurs rénovations majeures, telles que celles de la tour Eiffel, du Grand Palais ou encore de l’Adidas Arena au nord de Paris, qui sont des sites de compétition. Mais les Jeux ne doivent pas être réduits à des festivités. Ce qui nous motive, c’est l’héritage positif de l’événement, comme le Village des athlètes qui va devenir un quartier résidentiel ou la réouverture en 2025 du Grand Palais qui sera l’un des plus sublimes palais des Beaux-Arts au niveau mondial.


Ouvrages olympiques, Grand Paris Express, nouveaux campus : tous ces grands projets auront une fin...


Dans ce contexte de fin de cycle d’investissements, notre ajustement stratégique consiste à pivoter sur les transitions, à commencer par la transition énergétique. Aussi, nous avons une activité de financement de rénovation des copropriétés assez unique. Les enjeux sont considérables à l’échelle de l’aire urbaine francilienne. Nous proposons également à nos clients des éco-prêts à taux zéro (Eco-PTZ), précédés, s’ils le souhaitent, d’une solution permettant de réaliser un diagnostic énergétique. Nous développons aussi des solutions spécialement pour les copropriétés en difficulté. La Région, l’ADEME ou l’ANAH sont actives sur ces enjeux, mais les subventions n’arrivent qu’à la fin du chantier, d’où l’importance d’apporter des relais de trésorerie. Il y a une complémentarité entre nos experts et les acteurs publics que je viens de citer, auxquels on peut ajouter la BPI, lorsqu’il s’agit d’apporter des solutions aux entreprises. Nous évoluons au sein d’un écosystème particulièrement dynamique et qui se développe au regard des enjeux climatiques actuels.


Outre les enjeux énergétiques, quels sont les autres transitions que vous souhaitez aborder ?


Nous sommes aussi attentifs à la transition numé- rique et à l’émergence de l’IA, l’Ile-de-France étant un territoire particulièrement riche en entreprises du numérique et de l’informatique. Il y a véritablement une carte à jouer dans un territoire comme le nôtre qui concentre de nombreuses écoles d’ingénieurs de réputation mondiale et où il y a beaucoup d’expertises dans ces domaines.

Enfin, il y a la transition sociétale au travers du logement social, de l’économie sociale ou de l’économie circulaire. Transition énergétique, numérique et sociétale : sur le territoire francilien, nous avançons selon une logique à 360° !

Le dénominateur commun à toutes nos actions sur le territoire, c’est de s’adapter à toutes les transitions. Qu’il s’agisse de la qualité de la santé, de la culture ou du bâti, dans un environnement très urbain, c’est un enjeu essentiel. L’ancrage territorial comme moteur de changement en Ile-de-France nous permet de repenser notre développement régional et d’être agiles.


Où en sont les prêts à impact, sur lesquelsla Caisse d’Epargne a été pionnière ?


Ils concernent les deux dimensions de la RSE, environnementale et sociétale. Le concept tient à une bonification des taux selon des critères relevant de ces domaines. Ce produit se développe bien avec, à l’heure actuelle, 400 millions d’euros en production.


Comment abordez-vous la crise que traverse le secteur de la construction ?


Nous finançons toujours des personnes physiques ou morales qui souhaitent investir dans l’immobilier. Néanmoins, chez de nombreux acteurs, la tendance est à l’attentisme. Les prix d’acquisition, le coût des mises aux normes et les taux d’intérêt restent élevés, ce qui rend l’équation financière plus difficile. Dans ce contexte, nous proposons des solutions intéressantes, 29 par exemple sous forme de bail réel solidaire (BRS),

ce qui permet d’acheter un bien mais pas le foncier. C’est sans doute à travers des montages novateurs que l’on pourra solvabiliser davantage de Franciliens, en particulier des primo-accédants.


L’ancien président de La Française, Xavier Lépine, a créé Neoproprio. En proposant d’acheter un bien pour une durée limitée de 25 ans, cette start-up promet un prix d’acquisition quasiment divisé par deux. Qu’en pensez-vous ?


Effectivement l’innovation fait partie de la solution. Dans l’immobilier notamment, c’est le moment d’explorer des voies nouvelles, car plus rien ne sera comme avant. Cela étant, on peut toujours faire évoluer la technique, néanmoins il faudra également accompagner ces innovations de pédagogie, les acquéreurs étant parfois un peu paniqués à l’idée de ne pas être propriétaires à 100 % de leur bien !

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