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"La France et l'État ont démontré la capacité de notre pays à organiser de très grands événements sportifs"

Marc Guillaume revient sur le bilan des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, soulignant la mobilisation couronnée de succès des services de l’État déconcentré, engagée il y a quatre ans. Le préfet de la région Île-de-France, préfet de Paris, détaille l’héritage exceptionnel des JOP, pour les infrastructures, la qualité de vie, l’emploi et le sport.


Quel premier bilan faites-vous des Jeux olympiques et paralympiques ?


Les Jeux olympiques de Paris ont été à la fois un grand succès sportif et un grand succès d’organi- sation. Et comme l’État a beaucoup travaillé pour gérer l’événement, avec le Comité d’organisationdes jeux olympiques (Cojo), bien évidemment,nous en sommes heureux. Les services déconcentrés de l’État sous l’égide de la préfecture de la région Île-de-France ont œuvré sur tous les champs, hormis la sécurité, qui relève de la préfecture de police. Depuis l’organisation de la parade d’ouverture jusqu’à la dépollution de la Seine pour les épreuves en eau libre, depuis les dossiers de recrutementet de formation des personnels de sécurité privée jusqu’à l’organisation des sites de célébration. Sans oublier le plan vélo ou les questions de mise à l’abri des personnes en situation de rue aux abords des sites d’épreuves, etc. Chaque direction s’est mobilisée. Pour prendre un exemple qui montre la variété de nos actions, la direction régionale de l’Agriculture avait en charge les 350 chevaux qui ont participé aux épreuves olympiques, assurant le contrôle vétérinaire depuis leur entrée sur le territoire jusqu’aux épreuves, ou la lutte contre le dopage. C’est une variété d’actions très grande que chacun des services de l’État a dû mener à bien avec le Cojo.


Quels enseignements en tirez-vous ?


Les services de l’État ont fait preuve, sous l’autorité du président de la République et du gouvernement, d’une intense mobilisation, initiée il y a plusieurs années. Je pense au plan baignade, engagé depuis quatre ans pour arriver à concrétiser toutes ces actions qui aboutissent aujourd’hui à la possibilité de se baigner dans la Seine. Sauf bien sûr lorsque des pluies intenses s’abattent sur la région, comme ce fut le cas au début des Jeux. La France et l’État ont démontré la capacité de notre pays à organiser de très grandes manifestations sportives. Rappelons que les JO sont le plus grand événement sportif au monde.


La hausse de la fréquentation touristique durantles Jeux a-t-elle compensé la baisse de recettes enregistrée par les commerçants la semaine précédant la cérémonie d’ouverture ?


Il est encore sans doute un peu tôt pour faire la balance des deux. Il est vrai qu’une semaine avant la cérémonie d’ouverture, une zone de sécurité, rendue nécessaire par cette extraordinaire idée d’organiser les festivités surla Seine, a pénalisé les commerces. Ces mesures ont montré qu’elles étaient adaptées à l’enjeu. Rappelonsau passage que le contrôle des bateaux, l’autorisation des décors, tout cela a été remarquablement exécuté, puisqu’aucune avarie, aucun incident n’a eu lieu. Ensuite, durant les Jeux, les chiffres semblent montrer que la tendance est bonne. La fréquentation à la fois des hôtels, des cafés, des restaurants, des commerces est orientée à la hausse. Il faudra faire un bilan complet sur la période.


Quel bilan tirez-vous des transports en commun,qui ont été également à la hauteur de l’événement ?


Je souhaiterai évoquer à ce sujet le succès du plan vélo. Nous avons investi 24 millions d’euros dansla création d’un réseau de 400 kilomètres de pistes cyclables pour permettre de se rendre sur tous les sites olympiques. Sur ces 400 kilomètres de pistes,150 kilomètres seront pérennes laissant là aussi un bel héritage. D’autre part, nous avons construit près de 27 000 places de parking vélo, 20 000 aux abords des sites, dont 10 000 places sont pérennes. Et aussi3 500 places créées à proximité des gares. Tout cela a permis à ce que 10 000 personnes se rendent chaque jour en deux-roues sur les lieux des épreuves.Avec une part modale importante, parfois proche de 5 % sur certains sites de grande couronne, comme Élancourt ou Vaires-sur-Marne. Dans Paris, le véloa très bien fonctionné sur le site de la Concorde ou sur celui de la Chapelle.

Concernant l’héritage, sur quoi allez-vous être particulièrement vigilant ?


L’héritage est à nos yeux de quadruple nature. Il y a un héritage d’infrastructures, très important. Je citerai les 4 000 logements du Village des athlètes et du Village des médias, bien sûr, les deux grands équipements nouveaux que sont l’Aréna porte de la Chapelle et le Centre aquatique olympique de la Plaine-Saulnier, à Saint-Denis. Il faut souligner que 80 % des investissements d’infrastructures ont été réalisés en Seine-Saint-Denis et sans aucun éléphant blanc, puisque tout cela a été conçu pour éviter de se retrouver avec de grands équipements dont le coût de fonctionnement serait excessif. Ensuite, il y a un héritage en termes de qualité de vie. On le voit bien avec la baignade. Des sites de baignade pérennes dans la Seine seront ouverts, à Paris, l’été prochain. La maire de Paris est en train de travailler avec ses équipes et les nôtres sur ce sujet. Et puis, dans cet héritage lié à la qualité de vie, il y a beaucoup de choses. On comprend bien par exemple que les cinq ou six franchissements urbains construits au-dessus des voies ferrées ou des autoroutes vont renouveler le cadre de vie de nos concitoyens.Pour une politique de la ville différente demain.Je citerai aussi un héritage en termes d’emploi.Nous avons formé 25 000 personnes en Île-de-France aux métiers de la sécurité privée, 20 000 ont été embauchées et vont garder ces emplois. Soit 20 000 chômeurs de moins. On peut se féliciter aussi de tout ce qui a été fait sur le terrain de l’insertion. Le quatrième héritage est comportemental, ce qui est très important aussi. On voit bien que la France est en train de devenir un pays davantage sportif. La demi-heure de sport à l’école s’est inscrite dans la durée. Tout ce qui a été fait dans le domaine du sport va encore plus ancrer les pratiques sportives sous toutes leurs formes dans notre société.Et puis l’autre aspect comportemental, c’est bien sûr les Jeux paralympiques qui ont changé notre regard et l’insertion des intéressés dans la société. Beaucoup de choses ont été faites là encore, notamment en faveur de l’accessibilité.

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