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Le Grand Paris vu par ceux qui l'aménagent

Engagés de longue date dans l’aventure du Grand Paris, les acteurs de l’aménagement francilien tiennent le cap d’un développement respectueux de l’environnement et répondant aux besoins des territoires comme de leurs habitants. Grand Paris Express, crise de l’immobilier, zéro artificialisation nette, transition écologique... les réflexions foisonnent dans la région capitale. Le paysage grand-parisien se redessine et les acteurs relèvent le défi.


« Le Grand Paris peut compter sur ses fondamentaux »

Laurent Girometti, Directeur général d'EpaMarne-EpaFrance


« Nous sommes à la veille d’un grand événement : la livraison du Grand Paris Express. Cela fait 15 ans que cette aventure a été lancée et nous touchons du doigt l’arrivée effective de ce transport ! Beaucoup de choses vont donc se concrétiser dans les quartiers concernés, par exemple sur le site de Noisy-Champs (Seine-Saint-Denis/Seine-et-Marne), qui a été retenu comme « territoire engagé pour le logement », dont les programmes entrent dans des phases opérationnelles avec les premières commercialisations de lots. Marqueur de notre secteur d’intervention : la question du logement et des tensions qui ne peuvent que s’exprimer quand un marché est largement bloqué. Ce contexte impacte également les bureaux et des locaux d’activité de manière générale, mais dans une moindre mesure notre territoire. Il y a des parcours résidentiels à l’intérieur du territoire, mais aussi des entreprises qui viennent d’ailleurs, en particulier de la première couronne.

Néanmoins, le contexte immobilier, en posture délicate depuis deux ans, amène des défis supplémentaires avec des besoins importants. Ce contexte complexifie la sortie des opérations, notamment résidentielles. Cela nous engage à travailler de manière fine, à la recherche d’équilibre, entre exigences environnemen- tales et réalité économique, avec les acteurs de la promotion immobilière.Le Grand Paris peut Compter sur ses fondamentaux et demeure très attractif en dépit des difficultés. Il y a un vrai enjeu collectif en matière de logement pour faire en sorte de permettre à la demande de s’exprimer de nouveau. »


« Une période prometteuse pour le Grand Paris » PASCAL POPELIN, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SEQUANO


« Depuis deux ans, j’observe une véritable accélération des projets, pour partie liée au lancement du nou- veau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). En effet, de beaux projets ont été lancés ou sont en phase d’étude avancée, à l’initiative des élus. Un grand nombre d’entre eux ne sont d’ailleurs pas effrayés par le terme « maire bâtisseur » et ont une véritable ambition pour quelques grandes emprises foncières qui appellent l’intervention des aménageurs. Je pense au périmètre d’étude d’intérêt métropolitain de La Molette au Blanc-Mesnil (60 hectares) ou au secteur Val Francilia à Aulnay-sous-Bois (300 hecta- res). En dépit d’un contexte morose et incertain, j’estime que des perspectives prometteuses en Termes de développement de nouveaux projets dans le Grand Paris se présentent devant nous. »


« Le Grand Paris est une chance ! »

OLIVIER PAGEZY, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SEM ÎLE-DE-FRANCE INVESTISSEMENTS ET TERRITOIRES

« Le Grand Paris, qui est une chance pour attirer des nouvelles entreprises sur son territoire et pour main- tenir des emplois qualifiés, doit avoir une ambition économique forte en plus d’être un grand projet d’infrastructures, avec une vision qui dépasse l’organi- sation institutionnelle actuelle. La compétition entre territoires n’a jamais été aussi forte pour implanter des grands projets industriels et nous savons que la réindustrialisation de l’Île-de-France reste un défi. Les bons résultats en matière d’attractivité globale ne doivent pas masquer des difficultés à attirer des projets industriels, qu’ils soient français ou étrangers, y compris de taille moyenne.

IDF Investissements et Territoires dispose d’un positionnement unique pour contribuer aux objectifs fixés par la Région en matière de réindustrialisation et de décarbonation. Elle intervient dans trois domaines clés pour la réussite de ces objectifs : l’immobilier d’entreprise, avec un recentrage de nos investisse- ments pour des projets industriels, le conseil en efficacité énergétique, qui a été réorienté sur le ter- tiaire public, et les énergies renouvelables. Mais nous savons que l’attractivité économique du Grand Paris commence par la disponibilité de fonciers adaptés aux besoins des entreprises et à des prix abordables. La mobilisation de tous les acteurs est nécessaire pour mieux identifier les fonciers disponibles, recycler plus rapidement des friches et avoir des outils de régula- tion pour éviter la spéculation, notamment pour les fonciers à proximité des nouvelles gares du Grand Paris Express. La SEM de la Région est très engagée dans ce domaine avec la publication d’une liste de 70 sites disponibles à court terme. »




« Le Grand Paris est une énorme opportunité »

MAURICE SISSOKO

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CITALLIOS


« Le Grand Paris recouvre plusieurs réalités, plusieurs concepts et plusieurs ambitions. Entre la vision ini- tiale portée par Nicolas Sarkozy et les différentes lois intervenues et interventions toutes légitimes, la coordination de l’action publique est devenue com- plexe pour les maires. Malgré cela, le Grand Paris est une énorme opportunité avec un maillage en trans- ports qui s’améliore au profit de zones plus éloignées de l’hypercentre, par exemple avec le prolongement d’Eole. C’est en conséquence des énormes investis- sements publics destinés à améliorer le quotidien de millions de Franciliens, mais aussi de milliers d’en- treprises.

Ces investissements doivent donc être créateurs de valeur (financière comme en termes de bien-être) pour les territoires où ils se situent. Il nous faut passer au-dessus de la complexité administrative très parti- culière en France. Nous sommes donc en situation d’essayer de concilier les enjeux nationaux voulus par la loi sur le Grand Paris et les contraintes et enjeux locaux, notamment la contraction forte des ressources financières des collectivités. Notre feuille de route d’aménageur est de transformer les territoires pour permettre aux stratégies de développement des villes de se concrétiser, tout en maîtrisant les impacts envi- ronnementaux et sociétaux de ces politiques. Notre ambition est de travailler au rapprochement des enjeux de chacun à chaque fois qu’ils divergent, de concilier les ambitions des territoires locaux avec les politiques supra-locales. »


« Nous sommes dans un virage ! »

MARTIN GUESPEREAU

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE PARIS-SACLAY

« Nous venons d’achever les inaugurations de la programmation initiale de Paris-Saclay (Essonne) en termes de bâtiments académiques. Ces derniers ont été livrés dans les temps et 30 000 étudiants ont fait leur rentrée sur le campus en septembre 2023. Le projet de rayonnement de la science française, initié par Nicolas Sarkozy et poursuivi par ses successeurs, a donc été tenu. À l’heure où l’intelligence artificielle explose, les sciences fondamentales revêtent une importance sans commune mesure. Nous sommes donc sur un projet porteur qui participe au rayonnement du Grand Paris. En matière d’aménagement, nous prenons actuellement un virage, celui qui conduit ce cluster scientifique à devenir aussi une ville universitaire avec des logements et de l’immobilier d’entreprise pour la recherche privée. Nous développons aujourd’hui du techtiaire, un produit très souple et tout nouveau en France, avec des bâtiments mutables entre bureaux et labos ! Le zéro artificialisation nette nous touche également, de même que la cadence des réglementations énergétiques et les questions de biodiversité. Les nouvelles ZAC créées prennent place sur des anciennes friches, à l’endroit où le métro arrive. Elles constituent ainsi la promesse d’un rapprochement domicile-travail. En deuxième couronne parisienne, où les gens se déplacent majoritairement en voiture, le nouveau métro change la carte et transforme radicalement le paysage. Paris-Saclay a été créé par la loi du Grand Paris. De par son histoire et sa gouvernance, Paris-Saclay a transcendé les conflits institutionnels et construit un des plus beaux succès du Grand Paris. En retour, le Grand Paris se grandit quand il se fédère autour des grands projets, et c’est nécessaire, parce que nos compétiteurs américains ou chinois, eux, n’attendent pas. Ce qui a été gagné reste à regagner tous les jours dans cette compétition scientifique et technologique, et cela passe par des moyens financiers, un alignement des élus autour des projets... C’est un travail de tous les jours. Les projets unissent. Le Grand Paris, pour moi, est notre aire naturelle de rayonnement. »


LES QUATRE UNIVERSITÉS FRANCILIENNES DU TOP 100 DU CLASSEMENT DE SHANGHAI MARQUENT DES POINTS


Les quatre établissements déjà référencés parmi les 100 premiers mondiaux par le classement de Shanghai (Academic ranking of world universities) marquent des points dans la dernière édition du classement, dévoilée mi août.


L’université Paris-Saclay grimpe de trois places dans le top 15 et accède pour la première fois au 12e rang mondial. L’UPS est ainsi la mieux classée du continent européen. Paris Sciences et Lettres (PSL) gagne huit places (classée 33e), Sorbonne Université grimpe de cinq rangs (au 41e). Enfin, classée 60e mondiale, l’université Paris Cité, fruit de la fusion, en 2019, des universités Paris-Descartes et Paris-Diderot et du rattachement de l’Institut de physique du globe de Paris, affiche la plus forte progression des établissements français (+9 places). L’université atteint donc son meilleur niveau depuis sa création et sa première apparition dans le classement en 2020. Trois universités américaines, celles de Harvard, de Stanford, suivies par l’Institut de technologie du Massachussets, figurent en tête du classement.« En classant douze des seize établissements issus de la politique de regroupe- ment, le palmarès de Shanghai confirme ainsi le succès des nouveaux modèles d’universités françaises en leur apportant une visibilité internationale », s’est félicitée Sylvie Retailleau, alors ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et elle-même ancienne présidente de l’Université Paris-Saclay.




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