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NOUS ŒUVRONS POUR RENDRE LA MÉTROPOLE VISIBLE ET LISIBLE : PATRICK OLLIER

PLAN DE RELANCE, AMÉNAGEMENT, DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE,TRANSITION ÉCOLOGIQUE, ZONE À FAIBLES ÉMISSIONS OU GESTION DES MILIEUX AQUATIQUES : LE PRÉSIDENT DE LA MÉTROPOLE DU GRAND PARIS, PATRICK OLLIER, DÉCRIT LA MONTÉE EN PUISSANCE DES ACTIONS DE LA JEUNE COLLECTIVITÉ QUI VIENT DE LANCER LA TROISIÈME ÉDITION D’INVENTONS LA MÉTROPOLE DU GRAND PARIS ET ENTEND BIEN DÉMONTRER SON INDISPENSABILITÉ.

PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER



Comment la Métropole a-t-elle pris part à la relance post-Covid ?


La Métropole du Grand Paris s’est fortement investie dans le soutien au tissu économique. Nous avons mis en place un plan de relance de 110 millions d’euros. Il comporte 5 axes et 50 actions, que nous sommes en train de décliner, dans différents domaines, l’économie, la culture, la santé, la transition écologique, l’aménagement du territoire ou la transition numérique. En même temps, nous avons souhaité participer au plan de résilience que la Région a lancé, et qui s’est élevé à 140 millions d’euros, pour soutenir déjà quelque 3 000 entreprises. La Métropole y a consacré 21 millions d’euros.


Quelles sont vos actions dans le domaine de l’aménagement ?


Nous avons lancé un ensemble d’activités économiques autour des ZAC métropolitaines

et engagé un travail dans cinq opérations d’aménagement. Je pense, par exemple, à celle des Docks à Saint-Ouen, à celle de la Plaine-Saulnier à Saint-Denis, sur laquelle se construira le Centre Aquatique Olympique sur 22 000 m2 et dont la Métropole est maître d’ouvrage. En phase héritage, la gestion de cet équipement incombera à la Métropole, ce qui nous permettra, avec la passerelle qui le reliera au Stade de France, d’imaginer des synergies avec le Stade pour créer un lieu événementiel unique en France. Nous pilotons également la ZAC de Villeneuve-la-Garenne, qui s’étend sur 21 ha, celle de Noisy-le-Sec ou de Livry-Gargan.


Pour rendre la Métropole visible et lisible, nous avons engagé déjà trois éditions d’Inventons la Métropole du Grand Paris, de 2017 à aujourd’hui. Les trois thématiques de la 3e édition de ce concours sont la transformation des bureaux en logements, la requalification des friches urbaines et l’aménagement des quartiers de gare. Ce dernier volet constitue naturellement un enjeu très important pour la Métropole du Grand Paris. Je rappelle que nous avons signé récemment une convention de coopération avec la Société du Grand Paris à ce sujet.


En quoi consiste le contrat récemment signé avec l’État ?


Avec le gouvernement, nous avons signé, le 18 mars dernier, un Contrat de relance et de transition écologique (CRTE), qui va nous permettre d’engager avec l’État, dans le cadre de nos compétences, une série d’actions. Il s’agira notamment du deuxième volet de l’opération « Centres-villes vivants », de soutien aux entreprises, mais aussi de mener des actions en faveur du numérique, de l’alimentation durable et de l’agriculture urbaine, de reconquête des friches urbaines, du développement des quartiers de gare ou de mobilité durable.


Quel est votre bilan en matière de mobilité durable ?


Je suis très fier de ce que l’on a engagé avec la Zone à faibles émissions (ZFE) métropolitaine, qui est la plus vaste d’Europe et permettra aux 5,6 millions d’habitants concernés par cette zone, encerclée par l’autoroute A86, de mieux respirer. Rappelons que l’on dénombre, au sein de la Métropole, 6 600 morts prématurées chaque année dues à la pollution de l’air par les particules fines. Et, au passage, nous aidons la France, accusée par l’Union Européenne de ne pas suffisamment agir contre la pollution de l’air. Nous avons mis en place, dans ce cadre, une série d’aides qui permettent de proposer jusqu’à 19 000 euros pour l’achat d’un véhicule propre neuf et 12 000 euros pour l’achat d’un véhicule propre d’occasion. J’ai obtenu en outre du gouvernement, et j’en remercie Jean-Baptiste Djebbari, le ministre en charge des Transports, la mise en place d’un micro-crédit pour les plus modestes qui peut aller jusqu’à 5 000 euros en fonction des ressources. À la suite d’un dialogue constructif et permanent avec les Chambres consulaires et différentes fédérations, la Métropole prévoit des dérogations en faveur des professionnels notamment impactés par la crise sanitaire. Il s’agit de dérogations de l’application des règles de la ZFE, jusqu’au 30 juin 2022. Nous avons mis en place également Métropolis avec un objectif de 5 000 bornes de recharge pour véhicules électriques d’ici 2022, que nous allons installer dans l’aire métropolitaine. Métropolis, il faut le souligner, verse 5 000 euros aux communes pour chaque borne installée. Nous avons lancé Vélib’ Métropole, avec l’engagement de créer 100 stations nouvelles, hors Paris. Nous lançons également un plan vélo pour créer un réseau métropolitain de pistes cyclables est-ouest et nord-sud.


Sur quelles autres thématiques intervenez-vous ?


Nous sommes en train de mettre en place des circuits courts avec des agriculteurs de la Métropole et de la Région. Nous sommes engagés dans des opérations de rénovation énergétique extrêmement importantes. L’État, et j’en remercie Emmanuelle Wargon, ministre alors en charge de ces questions, nous a apporté des moyens financiers substantiels pour faire face à nos engagements dans ce domaine, dans le cadre du programme SARE (Service d’accompagnement à la rénovation énergétique). Nous avons mis en place, dans ce cadre, le PREP, le Parcours de rénovation énergétique performante, qui permet à chacun d’accéder à une rénovation énergétique globale et performante de son logement ; 53 communes de la Métropole y sont d’ores et déjà engagées.


Quelles sont vos actions au titre de la Gestion des milieux aquatiques et de la prévention des inondations (GEMAPI) ?


Cette compétence est passionnante. Nous allons créer un réseau de 100 km de digues et menons une série de travaux pour la réouverture des rus et des petites rivières qui étaient jusqu’à présent recouverts ou embusés. Je pense à la Bièvre, entre Arcueil et Gentilly, à la renaturation du vallon du Sausset, à Villepinte ou Tremblay, où l’on investit plus de 5,2 millions d’euros, je pense à la Vieille Mer (4 millions d’euros), qui prend sa source à Dugny. Nous offrons par ailleurs, avec le Fonds inondation, une aide aux communes touchées par les crues. Et en même temps, nous travaillons sur le casier-pilote de La Bassée, où la Métropole investit 35 millions d’euros, qui doit être achevé pour les JOP de 2024, de telle sorte qu’il puisse sécuriser au mieux la ville de Paris, en étant en capacité de réduire la hauteur de l’eau de 8 à 10 cm. D’ores et déjà, la vanne-écluse de Joinville-le-Pont, dont nous avons financé les travaux, est en capacité de réduire l’étiage de la Seine en cas de crue.


Quelles sont vos actions de stratégie à plus long terme ?


J’ai relancé le travail sur le Schéma de cohérence territorial (SCoT), achevé à 75 %. Je souhaite qu’il soit voté d’ici la fin de l’année. Ce sera la colonne vertébrale de la Métropole pour les 10 à 15 prochaines années, en fixant les grands objectifs d’aménagement et de développement. Dans un second temps, nous retravaillerons sur le Plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement (PMHH).


Quelles sont vos actions en faveur du rééquilibrage territorial ?


Tout ce que l’on a fait jusqu’à présent est fondé sur cet objectif. Ainsi, deux tiers des projets financés par la Métropole, soit au travers du Fonds d’investissement métropolitain (FIM), sont situés au nord et à l’est, tandis qu’un tiers est situé à l’ouest. Ce rééquilibrage est essentiel. Il montre que la Métropole n’entend en rien préserver des situations acquises sans penser au vivre ensemble des 7,2 millions d’habitants et 131 communes qui la composent. Nous venons de conclure un accord avec la région Île-de-France, dans le cadre d’une convention de partenariat. Elle rejoint les préoccupations du Contrat de Plan État Région (CPER).


Pourquoi vous intéressez-vous également à l’axe Seine ?


Nous avons entrepris à ce sujet des discussions avec le président et le directeur d’Haropa. Le port commun au Havre, à Rouen et Paris est pour nous une base d’action importante, qui doit nous permettre de réfléchir à la structuration du développement économique de ces territoires. J’ai rencontré récemment les maires du Havre et de Rouen.


J’ai écrit à l’ensemble des EPCI le long de la Seine, pour structurer nos actions communes. J’aime rappeler cette citation de Napoléon Ier, prononcée le 7 novembre 1802 : « Paris, Rouen, Le Havre, une seule ville dont la Seine est la grande rue. »





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