MARC GUILLAUME, PRÉFET DE LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE, PRÉFET DE PARIS
Pouvez-vous faire un état des lieux de notre région, un an après le début de la crise ?
La crise provoquée par la pandémie de la Covid-19 a durement touché l’économie francilienne, et notamment des secteurs comme le tourisme, la culture, l’hôtellerie et la restauration, très présents en région parisienne, et dont l’activité a été particulièrement sensible aux mesures sanitaires.
Les indicateurs conjoncturels montrent néanmoins que l’économie francilienne présente aujourd’hui des signes encourageants de reprise. Le nombre de chômeurs de catégorie A a ainsi diminué de 0,6 % au cours du premier trimestre 2021. L’activité industrielle francilienne a, de même, globalement bien résisté à la crise, se maintenant à 90 % de son niveau d’avant-crise, même s’il existe des hétérogénéités de situation selon les secteurs. C’est dans le secteur marchand que l’Île-de-France a été la plus touchée, en raison notamment du poids du secteur de l’hôtellerie-restauration, qui a été particulièrement exposé au renforcement des mesures sanitaires. Le relâchement de ces mesures depuis le mois de mai devrait néanmoins permettre à ce secteur d’entamer une reprise progressive de son activité.
L’État a été, depuis le début de cette crise, aux côtés des acteurs de l’économie francilienne en déployant des mesures exceptionnelles de soutien d’urgence – le fonds de solidarité (près de 7 milliards d’euros), les prêts garantis par l’État (51 milliards d’euros d’encours), l’activité partielle (11 milliards d’eurosd’indemnisation), pour ne citer que les plus emblématiques – qui ont permis de limiter les conséquences économiques de la crise, de préserver les emplois, les compétences ainsi que le pouvoir d’achat. Ces mesures inédites permettront, j’en suis convaincu, à l’économie francilienne de rebondir rapidement et de retrouver le chemin de la croissance.
Sur quels axes stratégiques l’État organise-t-il la relance en Île-de-France ?
Le plan France Relance repose sur trois piliers stratégiques pour l’Île-de-France : l’écologie, la compétitivité ainsi que la cohésion sociale et territoriale. Les investissements en faveur de la transition écologique sont essentiels pour la région Île-de-France. Avec France Relance, l’État accompagne massivement les mobilités vertes, qu’il s’agisse des pistes cyclables, des transports en commun ou des véhicules électriques et hybrides, ce qui permettra aux Franciliens de se déplacer en polluant moins. L’État investit également l’économie circulaire ou la filière hydrogène. Enfin, le plan France Relance permet à l’État de conduire de manière massive des travaux de rénovation des bâtiments publics, de l’État et des collectivités territoriales, mais aussi des logements individuels grâce à MaPrimeRénov (déjà près de 70 Me de subventions aux propriétaires occupants).
L'ÉTAT ACCOMPAGNE ÉGALEMENT LE DÉVELOPPEMENT SIGNIFICATIF DES MOBILITÉS DOUCES ET NOTAMMENT DU VÉLO.
L’Île-de-France est une des régions les plus dynamiques du monde. Avec le plan France Relance, l’État entend renforcer les atouts de la Région, en accroissant la compétitivité prix et hors prix de ses productions et en attirant encore davantage de facteurs de production. Pour cela, nous investissons massivement dans des projets industriels stratégiques, dans des domaines aussi divers que l’aéronautique, la 5G, le numérique, la santé, l’agroalimentaire ou l’automobile : plus de 150 projets industriels, portés essentiellement par des PME et des ETI, ont été accompagnés par France Relance en Île-de-France. Avec la baisse de 2,8 Mde des impôts de production supportés par les entreprises franciliennes, l’État donnera également à tous les acteurs économiques des moyens supplémentaires pour investir et embaucher davantage.
Ces investissements ne pourront pleinement être efficients que si les entreprises franciliennes savent pouvoir compter sur des femmes et des hommes bien formés et des infrastructures publiques de qualité, sur tout le territoire de l’Île-de-France.
Avec le plan « 1 jeune, 1 solution », le gouvernement fait de la formation des jeunes une priorité majeure. En Île-de-France, ces mesures sont un succès : 73 000 aides à l’embauche de jeunes, 84 000 contrats d’apprentissage et 10 8000 primes au contrat de professionnalisation ont déjà été enregistrés début 2021. Parallèlement, l’État soutient les projets d’investissement des collectivités territoriales, à travers la dotation de soutien à l’investissement local (DSIL) qui, en 2020, a permis d’appuyer le financement de 111 projets dans les domaines de la transition écologique, de la résilience sanitaire et de la rénovation du patrimoine public.
Quelles sont vos priorités pour le développement du projet du Grand Paris ?
Le chantier des transports en commun est primordial. Il s’agit d’abord d’achever la construction des 200 kilomètres de lignes automatiques du Grand Paris Express d’ici 2030. Ce chantier colossal facilitera la mobilité des Franciliens, modifiera en profondeur l’aménagement de la région d’Île-de-France et permettra de réduire les inégalités spatiales. L’État accompagne également le développement significatif des mobilités douces et notamment du vélo qui, tout en permettant de lutter efficacement contre la pollution, représente également une opportunité de diversification et d’amélioration de la mobilité des Franciliens. Depuis la fin du premier confinement, l’État a déjà financé plus de 150 km de pistes cyclables supplémentaires en Île-de-France. J’invite d’ailleurs les élus qui souhaitent développerce type d’infrastructure à déposer leur dossier pour l’appel à projets du « Fonds mobilités actives » jusqu’au 15 septembre.
Le projet olympique est le second projet majeur pour le Grand Paris. Dans le respect du calendrier annoncé en 2017 et en dépit des trois confinements, 2021 est bien l’année du démarrage des travaux des ouvrages olympiques. En décembre 2021, 32 ouvrages olympiques supervisés par la Solideo seront en chantier, représentant 750 Me de travaux et 9 000 salariés. Le Village olympique, situé à Saint-Denis, Saint-Ouen et l’Île-Saint-Denis, représentera le premier chantier mono-site de France fin 2021 avec 4 000 salariés. Grâce à la dynamique collective engagée avec les collectivités territoriales et les opérateurs, ce projet majeur va susciter des effets positifs sur l’emploi, en particulier celui des publics qui en sont le plus éloignés, sur les transports et leur accessibilité, sur la qualité de l’eau de la Seine et de la Marne mais aussi sur la logistique fluviale privilégiée dans le cadre du chantier du Village olympique.
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