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  • LA TERRE NOURRIT LE TEMPS : GUILLAUME BEAUMONT

    D’AUSSI LOIN QU’IL S’EN SOUVIENNE, GUILLAUME BEAUMONT A TOUJOURS AIMÉ ORGANISER. ORGANISER AU SENS ÉTYMOLOGIQUE DU TERME : ORCHESTRER, MAIS SA MATIÈRE EST HUMAINE. « J’ORGANISAIS DÈS L’ÉCOLE TOUS TYPES D’ÉVÉNEMENT, POUR FÉDÉRER, RÉUNIR, FÊTER, CÉLÉBRER », SE SOUVIENT-IL AVEC CETTE PASSION DES CARACTÈRES QUI L’ANIME. LE TRAIT D’UNION DE SES TROIS VIES, C’EST L’ENGAGEMENT. POUR DÉCOUVRIR, APPRENDRE ET RENCONTRER. PAR LOUIS ANERGIE Guillaume Beaumont est Bourguignon, natif de Varennes-Saint-Sauveur, joli village de « 1 200 âmes, entre Bresse et Mâconnais », entre vignes et Charolais. Ce généreux terroir est sa sève, son enracinement, son fief, vital, qu’il retrouve souvent, de retour de Paris. Son père, le docteur René Beaumont, figure mythique de la politique locale – maire d’innombrables années, député puis sénateur, « patron » du département de la Saône-et-Loire pendant 21 ans –, a incarné le champ magnétique de cette province divine, véritable carrefour du pays, traversée du Nord au Sud par l’autoroute A6. Halte culinaire renommée. « Tout ce que compte la politique passait alors à la maison. Le président Valéry Giscard d’Estaing, « Ponia », Barre, Méhaignerie, Robien, Raffarin et tant d’autres. Discussions riches, chaleureuses et amicales entre ces personnalités impressionnantes. « Je n’ai pas eu vraiment d’autres choix que de tomber dans la politique quand j’étais petit », reconnaît Guillaume Beaumont. L’enfant est captivé, emporté par une passion de la « chose publique » et des fructueux échanges qui ne le quittera plus. Droit, Sciences Po, il mène de front études et campagnes électorales. Son premier employeur est Gérard Longuet, au Parti Républicain, puis c’est la découverte de la « Manufacture des Lois », le Parlement. Suivront les cabinets des ministres Léotard à la Défense, Pasqua à l’Intérieur, Madelin à l’Industrie et la présidentielle de 1995 aux côtés d’Édouard Balladur, préparant meetings et déplacements officiels. Expérience très formatrice : « J’ai parcouru la France durant un véritable marathon de 12 mois, de préfecture en sous-préfecture, je n’avais pas 25 ans et l’on m’a fait confiance, j’ai ainsi gagné 10 ans d’expérience. » Guillaume Beaumont rêvait d’être, comme son père, vétérinaire en terre rurale mais se révélant davantage littéraire, il s’engage sur une autre voie : « Ce que je vivais en politique était très fort et m’a finalement absorbé. » En 1998, Jean-Pierre Soisson devient président du conseil régional de Bourgogne. Directeur de son cabinet pendant trois ans à Dijon, près du Palais des Ducs, Guillaume découvre l’échelon manquant à ses connaissances : la Région. Avec l’an 2000 arrive cependant le sentiment d’avoir fait le tour du sujet, : « Je voulais me frotter au monde privé et savoir ce que je valais ! » Commence ainsi sa seconde vie. Dix-sept ans à laLyonnaise des Eaux (GDF-Suez puis Engie) auprès de Gérard Mestrallet, « le président ! Immense capitaine d’industrie, visionnaire, pragmatique, très humain, mais redoutable également en affaires ». À ses côtés, il contribue au développement des métiers historiques de l’entreprise : l’eau, l’assainissement, la propreté urbaine et l’énergie. « Monsieur Collectivités » du groupe, au carnet d’adresses très bien rempli et à l’entregent reconnu, il organise dès lors sa vie entre ses engagements professionnels au cœur des grandes agglomérations françaises et ses immersions régulières sur son tertre bourguignon. Passionné de chasse, il chausse là-bas ses bottes et part souvent marcher seul en forêt. Son livre de chevet ? Les Téméraires de Bart Van Loo, avec ce sous-titre « Quand la Bourgogne défiait l’Europe ». Cette terre a rythmé nos échanges tout comme elle a sûrement donné à Guillaume Beaumont l’élan vers sa troisième vie, à 47 ans. Ayant eu la chance de rencontrer Georges Rocchietta, président-fondateur du groupe Atland, et convaincu par leurs échanges initiaux, le voici désormais depuis 4 ans directeur du développement France de la foncière, acteur global de l’immobilier et gestionnaire de fonds, l’un des principaux du marché. Une entreprise discrète et solide, très bien implantée notamment en Île-de-France. Il passe ainsi d’un monde de réseaux souterrains enterrés à celui de la verticalité, par l’édification de projets urbains. Guillaume Beaumont y fait ce qu’il connaît le mieux : garantir d’étroites relations de confiance avec les donneurs d’ordre public et renforcer les liens institutionnels entre son groupe et les maires de France dont il connaît bien les préoccupations. Pour lui, en tant que premier marché du pays, « le Grand Paris a ouvert en quelques années un formidable horizon. Auparavant, l’Île-de-France ne représentait que de petites chapelles isolées. Désormais et grâce à la vision du président Sarkozy, au talent de persuasion des ministres Christian Blanc et Maurice Leroy, la Région Capitale, c’est maintenant le Paris du grand large, aux nombreuses opportunités de développement ! ». Chez Atland, Guillaume Beaumont s’investit dans ce vaste territoire francilien dont il connaît bien les représentants politiques de tous bords, « chassant en meute », et remportant avec les équipes du Groupe de grands concours structurants pour le développement urbain de la Métropole : « De Chelles, à l’Est, en passant par Stains-Pierrefitte en Seine-Saint-Denis jusqu’à Argenteuil dans le Val-d’Oise, le long de l’axe Seine, le Grand Paris mobilise beaucoup de notre énergie, mais nous n’en manquons pas ! » affirme-t-il. Père « d’une merveilleuse petite Adèle », Guillaume Beaumont, tonique et très entier, revendique une passion pour l’humain et les multiples rencontres marquantes car « la vie, ce sont des regards, des échanges et des émotions ». Il a souhaité rejoindre les Acteurs du Grand Paris, « chaleureux cénacle fort utile, fédérant d’éminents spécialistes qui se réunissent pour évoquer les défis modernes et continuer d’ériger la ville sur la ville ».

  • SIMPLEMENT PARISIENNE : DIANE MÉRAND

    AVEC UN CARNET D’ADRESSES LONG COMME LE BRAS, ET UNE VRAIE GENTILLESSE, DIANE MÉRAND ŒUVRE POUR LE GRAND PARIS COMME DIRECTRICE DES RELATIONS PUBLIQUES DE DEMATHIEU BARD. PAR JACQUES PAQUIER On pourrait dire sans se tromper qu’elle connaît la moitié du tout Grand Paris. Et que l’autre moitié la connaît. Diane Mérand a le débit rapide et l’ironie mordante de ceux qui peuvent se le permettre parce qu’ils aiment les autres. Les promoteurs, constructeurs, architectes mais aussi les élus et leurs collaborateurs sont ses amis. « Brillante, drôle, curieuse, piquante, Diane réunit ce cocktail détonnant et totalement hors normes », dit d’elle Xavier Lépine. « Mais, au-delà de cette intelligence, elle possède des qualités humaines d’amitié et de présence rares qui rendent la vie belle à ceux qui la côtoient », ajoute l’ancien président de la Française, désormais président de l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF). « Diane allie intelligence et gentillesse, le tout avec un grand talent », confirme son ami Elias-Antoine Chebak (Nexity) La directrice des relations publiques de Demathieu Bard a commencé sa carrière à la Commission européenne, en tant qu’attachée parlementaire d’un député bulgare, membre du groupe centriste, qui ne s’appelle pas encore Renew Europe mais l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe. Une expérience de trois ans et demi, formatrice pour cette titulaire d’un master de science politique effectué à la Sorbonne. Puis, Diane Mérand rentre en France et devient attachée parlementaire d’Yves Jégo, député (UDI) de Seine-et-Marne, de 2014 à 2016. Elle prépare les textes de loi et les amendements de son député, dans un Palais-Bourbon, situé non loin du 5e arrondissement de la Capitale où elle a grandi. Ne dites pas de mal des élus devant elle. Diane devient subitement très sérieuse pour défendre un personnel politique français. Elle est heureuse, toutefois, d’avoir mis entre parenthèse son parcours dans le secteur public pour intégrer Demathieu Bard, « une entreprise familiale, où l’ambiance est excellente, les équipes extrêmement motivées et les projets nombreux, et où j’ai la chance de travailler en direct au côté de Philippe Jung, un DG inspirant et reconnu ». Se mettre au service d’une vision politique « DB » a décroché notamment plusieurs lots du Grand Paris Express, au sein des groupements Alliance et Avenir, respectivement pour les lignes 15 Sud et 17. « Je contribue à aider l’entreprise à se mettre au service d’une vision politique », répond- elle quand on lui demande le sens de son engagement actuel. Souffre-t-elle de sa féminité, dans un milieu encore majoritairement masculin, et réputé viril, sinon « macho » ? « Aujourd’hui, la honte va heureusement à celui qui se permettrait des comportements déplacés et plus aux victimes », résume-t-elle. Grande lectrice, d’une conversation enjouée et stimulante, dotée d’un sens de la répartie désopilant, Diane Mérand confesse des goûts littéraires des plus classiques : François Mauriac (Le Nœud de vipères), Benjamin Constant (Adolphe)... Des ambiances éloignées des dance floors du Mipim, où son endurance fait partie de sa réputation.

  • L’ÉTOFFE DE LA COM’ : MARIA BREIDY

    LA DIRECTRICE DE LA COMMUNICATION ET DES RELATIONS PRESSE DE LA MÉTROPOLE DU GRAND PARIS MARIA BREIDY EXERCE SES RESPONSABILITÉS AVEC UN ENGAGEMENT TOTAL, LE SOIN DU DÉTAIL ET LE GOÛT DES AUTRES. PAR JACQUES PAQUIER Rarement les dircom poussent aussi loin le soin du détail, la personnalisation de la relation avec les journalistes et le professionnalisme. Il n’y a qu’à la Métropole du Grand Paris, par exemple, que chacun a son chevalet à son nom et le logo de son média, pour chaque conférence de presse. Ce qui ne signifie pas que cette femme toujours souriante se désintéresse du fond. Fille d’un entrepreneur libanais engagé en politique et d’une mère anglaise, Maria Breidy a un sens politique inné. « Je suis née et j’ai grandi durant la guerre », précise cette Beyrouthine, désormais franco-libanaise. « Cela a sans doute contribué à forger ma carapace », confie celle qui exerce son métier avec une redoutable énergie. « Je ne pourrais pas faire ce métier pour vendre des produits commerciaux. C’est la mise en avant des valeurs et la défense des politiques publiques qui me motivent », explique cette dircom en quête de sens, au regard franc et déterminé. D’où son intérêt pour ses responsabilités actuelles à la direction de la com’ de la Métropole, qu’elle n’a eu de cesse de développer. « La Métropole du Grand Paris, c’est coordonner et harmoniser, c’est favoriser l’attractivité pour créer la valeur ajoutée, c’est aussi renforcer le rayonnement de ses communes dans le monde. La Métropole, c’est également assurer un aménagement équilibré du territoire métropolitain », poursuit-elle. Lorsqu’elle est recrutée en 2017 par Patrick Ollier, le président de la Métropole du Grand Paris, et Thomas Degos, le DGS de la MGP à l’époque, la communication de la Métropole ne compte qu’une personne contre six aujourd’hui. Le renforcement de la visibilité de la Métropole à travers des actions communication d’ampleur illustre un savoir-faire acquis tout au long d’une carrière internationale étoffée. « J’ai quitté le cocon familial à 19 ans », raconte-t-elle. Maria quitte Beyrouth pour Londres, où elle est chargée de coordination et du marketing événementiel d’une société internationale d’événementiel. Un parcours riche en expériences Elle navigue entre Londres, Beyrouth et Dubaï. Puis,en 2004, une histoire d’amour la conduit à Paris,où elle parachève ses études d’un master II en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris Nanterre. Une université qui la gardera après son diplôme, d’abord comme chargée de communication et de valorisation de la recherche, puis comme responsable des partenariats et relations internationales du CNRS, en lien avec la commission européenne. Une ascension rapide, qui la mènera jusqu’à la direction de la communication et des relations publiques de l’université Paris Nanterre. Cette polyglotte, qui parle aussi bien l’arabe que l’anglais et le français, passionnée de voyages, de musées et de ballets classiques, est une femme de goût : elle cite Woody Allen, Stanley Kubrick ou Michel Audiard parmi ses cinéastes préférés, Gibran Khalil Gibran, Charles Baudelaire ou Albert Cohen pour ses écrivains de chevet. Mais Maria Breidy est surtout une femme de cœur, attentive et tournée vers les autres, comme le savent tous ceux qui la connaissent.

  • PASSION PIERRE : OLIVIER FRARD

    FILS DE CONDUCTEUR DE TRAVAUX, PETIT-FILS DE SERRURIER, ARRIÈRE-PETIT-FILS DE CHARPENTIER, DIRECTEUR DE DÉVELOPPEMENT FONCIER LUI-MÊME… OLIVIER FRARD NE S’EST JAMAIS POSÉ LA QUESTION DE SON AVENIR PROFESSIONNEL. SON DOMAINE SERAIT LA CONSTRUCTION OU L’IMMOBILIER, OU LES BÂTIMENTS, PEU IMPORTE LE NOM QU’ON DONNE À LA PIERRE. PAR LOUIS ANERGIE « De Paris à Bangkok, j’ai besoin d’évaluer dès mon arrivée dans une ville le prix du mètre carré. Je m’arrête devant les agences, je consulte les logements à vendre sur Internet, je m’imprègne des paramètres », reconnaît Olivier Frard. L’établissement des prix et leurs variations sont, précise-t-il, « assez aléatoires, parfois contradictoires, et je trouve amusant, intriguant de les comprendre ». Certains admirent les vitrines des pâtisseries, d’autres celles des magasins d’antiquité, Olivier Frard ne s’arrête que devant les agences immobilières… Et dans le Grand Paris, il est servi. C’est sur ce territoire qu’il a fait la quasi-totalité de sa carrière. Pendant de longues années, il ne s’intéresse pas outre mesure au lien de ses communes entre elles, à l’organisation institutionnelle. Son mantra : « dénicher les meilleures emprises foncières, de toutes tailles – même si nous les préférons toujours importantes – et permettre à mes collègues développeurs de faire émerger des projets urbains ». Il ajoute : « Lorsqu’on passe avec ses enfants devant un immeuble auquel on a contribué, il y a toujours une fierté de dire “Tu vois, j’ai participé à sa construction” ou même parfois… “C’est moi qui l’ai fait.” » Les choses changent lors de vacances en Italie en 2010. Son petit dernier, à la question d’une camarade qui lui demandait d’où il venait, répond : « De Paris. » Son père de le reprendre : « Non, de Nogent-sur-Marne. » Et son fils, 5 ans, de conclure : « Ben oui, c’est Paris ! » Le regard de son fils le fait basculer, en quelques secondes, « de banlieusard à Grand Parisien », et il décide de s’intéresser au projet, de s’y investir. Le besoin d’un solide réseau de spécialistes D’autant que l’évolution des métiers de l’immobilier a conduit à une hyper spécialisation des fonctions. Fini le temps où un promoteur pouvait suivre l’intégralité d’une opération. C’est une activité qui fait appel à de nombreux experts, de l’amont à l’aval, « financiers, juristes, ingénieurs, professionnels de la construction, de l’éco-conception… » ! « Le promoteur est davantage un ensemblier qui a besoin d’un solide réseau de spécialistes et c’est par cette nécessité que j’ai intégré les Acteurs du Grand Paris qui répondait parfaitement à ce besoin », explique Olivier Frard. Celui qui préfère « gérer les plannings que de les subir » s’investit vite dans l’association dont il devient membre du Bureau puis trésorier. « Lorsque c’est utile, lorsqu’on y croit, il faut s’engager ! » Taiseux assumé, il aime néanmoins surprendre en jouant avec son apparence, tantôt barbu, tantôt chevelu, parfois les deux en même temps, puis plus rien. Ce côté grand gamin, il le puise sans doute dans ses liens avec ses trois jeunes garçons auxquels il consacre, avec son épouse Stéphanie, tout son temps libre, imaginant pour eux moult activités physiques. Le sport est une passion familiale, « personnellement plus que la lecture, mais moins que celle des promesses de vente », conclut-il.

  • REKEEP FRANCE : LES MÉTIERS DU FACILITY MANAGEMENT AU CŒUR DU GRAND PARIS : HELDER DE MAGALHAES

    REKEEP FRANCE, FILIALE DE L’UN DES LEADERS EUROPÉENS EN FACILITY MANAGEMENT, REKEEP S.P.A., EST UN ACTEUR INCONTOURNABLE DU SECTEUR DU FACILITY MANAGEMENT. EXPERT DANS LA GESTION DES SERVICES ASSOCIÉS, NOTAMMENT DANS LES DOMAINES DU TRANSPORT ET DE LA SANTÉ, REKEEP RÉAFFIRME SA VOLONTÉ DE S’ENGAGER DURABLEMENT EN ÎLE-DE-FRANCE. INTERVIEW D’HELDER DE MAGALHAES, DIRECTEUR GÉNÉRAL, REKEEP FRANCE Quelles sont selon vous les opportunités générées par le Grand Paris ? Depuis la création de notre groupe en 1938, notre expertise est reconnue à travers le monde dans la gestion des services associés et notamment dans les métiers de la mobilité. Notre expertise repose sur l’entretien des gares et du matériel roulant (métro, bus, train, tram). Le Grand Paris est donc une opportunité incontournable, un projet sur lequel nous nous projetons à long terme. Le réseau de transports francilien est déjà un atout majeur de la région, auquel s’ajoute le Grand Paris Express qui est le plus grand projet urbain d’Europe. Cette dynamique renforce le rayonnement régional, national mais aussi européen et international de la Région Capitale. Pour nous, ces projets sont d’indéniables vecteurs de valeur qui nous permettront de créer des emplois et de favoriser l’insertion locale. Ces opportunités sont-elles essentiellement liées au transport ? Le Grand Paris est en premier lieu centré sur la notion de mobilité qui constitue l’ossature du projet. Mais sa dimension est bien plus large car elle inclut la création de valeur urbaine autour des 68 nouvelles interconnexions, suscitant le désenclavement des territoires mal desservis, tout en créant de nouveaux bassins économiques ou en contribuant au rééquilibrage est-ouest de la métropole. 408 équipements de santé sont aujourd’hui implantés à moins de 10 minutes à pied des futures gares et seront tous mis en réseau grâce au Grand Paris Express. On peut difficilement imaginer la révolution que cela va représenter en matière d’accès aux soins pour les habitants mais Rekeep a bien l’intention de contribuer à la qualité de ces services de santé de proximité existants comme à celle des centres qui seront créés à l’avenir. Quelles actions souhaitez-vous mener en faisant partie des Acteurs du Grand Paris ? L’atout des Acteurs du Grand Paris est de rassembler, autour d’un même objectif, aussi bien toutes les entreprises (tous secteurs confondus) impliquées dans le projet, qu’importe leur taille et leur profil, que les partenaires publics. Nous voulons travailler aux côtés de tous ces acteurs et nourrir les échanges en partageant nos expériences et nos convictions. Nous souhaitons notamment placer au cœur de la discussion des sujets majeurs sur lesquels notre expertise est forte comme l’insertion locale et territoriale mais aussi la protection de l’environnement dans le respect de notre objectif : la neutralité carbone.

  • GSE : UN TEMPS D’AVANCE SUR LE BÂTIMENT DE DEMAIN : LAURENT GRANIER

    INTERVIEW DE LAURENT GRANIER, DIRECTEUR COMMERCIAL MONTAGE CHEZ GSE En quoi consiste l’activité de GSE ? Contractant global, GSE et ses équipes d’ingénieurs assurent la conception, la construction et/ou la rénovation de bâtiments logistiques, industriels, tertiaires ou commerciaux, avec des engagements de prix, de délai et de qualité de réalisation, pour une clientèle d’entreprises de toutes tailles. Fortement engagé dans une démarche RSE, le groupe est évalué Platinum par EcoVadis et est membre fondateur du Global Compact depuis 2009. Qu’a mis en place GSE pour la relance économique post-Covid ? GSE a pris de l’avance en créant le pôle innovation en 2016 (Le LAB), permettant d’anticiper et de répondre aux enjeux du bâtiment de demain, d’accompagner les mutations sociétales ainsi que les nouveaux besoins de nos infrastructures. Cela intègre également tous les aspects technologiques du design « vert » (certifications, efficacité environnementale…). Cette année, nous avons concentré nos efforts sur le bâtiment écoresponsable en articulant notre action autour de 4 axes prioritaires : le bâtiment bas carbone, la biodiversité, le confort intérieur et le chantier à faible impact. D’un autre côté, GSE établit un lien avec les collectivités territoriales pour leur apporter toute son expertise et ainsi contribuer aux plans de relance économiques territoriaux. Nous les considérons comme des acteurs à part entière toujours à la recherche de montages immobiliers innovants et durables. En effet, de nombreux parcs d’activités se développent. Il y a là une vraie nécessité des zones d’activités pour le développement économique et la création d’emplois. Quels sont les grands projets de GSE ? Nous nous concentrons sur plusieurs domaines, les entrepôts multi-niveaux et de grande hauteur, les nouvelles conceptions de bureaux et l’introduction d’un nouveau produit : le parking à étages. Concernant les parkings, GSE s’est récemment lancé sur le marché avec l’objectif de développer de nouveaux parcs de stationnement, amenés à devenir de nouvelles interfaces urbaines et de véritables hubs de mobilité. Les parkings souterrains de centre-ville font aujourd’hui face à une baisse de leur fréquentation, liée notamment à des politiques d’aménagement défavorables et à la pression observée sur l’usage de la voiture individuelle en milieu urbain.

  • AVEC LA REPRISE, SCHNEIDER ELECTRIC S’ENGAGE POUR LE GRAND PARIS : MARC FROMAGER

    INTERVIEW DE MARC FROMAGER, DIRECTEUR DE L’ACTIVITÉ INDUSTRIAL AUTOMATION ET END USERS, SCHNEIDER ELECTRIC FRANCE Comment voyez-vous le redémarrage de l’activité pour le projet du Grand Paris ? Dans le contexte de la sortie de la crise liée à la Covid-19, la Métropole du Grand Paris – et nous pouvons même dire la France – doit retrouver une dynamique de croissance. Il s’agit d’un enjeu tant régional que national. Le Grand Paris s’inscrit dans la durée. C’est par l’énergie de chacun d’entre nous, Amis du Grand Paris, que ce projet collectif pourra accomplir sa mission. Chez Schneider Electric France, nous œuvrons pour soutenir l’activité française et celle de nos partenaires dans cette période où le redémarrage de notre outil industriel national est essentiel. Schneider Electric dispose de nombreuses implantations en France, nous mettons tout en œuvre pour qu’elles participent à ce succès. Nous sommes très engagés sur de nombreux projets du Grand Paris, en contact permanent avec les entreprises sélectionnées pour exécuter les travaux. Que mettez-vous en œuvre pour y parvenir ? Le digital apporte beaucoup : efficacité, résilience et flexibilité. Dans le monde post-Covid-19, nos clients et nos partenaires cherchent à développer ou à renforcer leurs compétences numériques car ils ont compris qu’il s’agit d’une opportunité offerte aux entreprises pour construire leur croissance sur le long terme. Aujourd’hui, la majorité des décisions d’investissements s’inscrivent dans ce contexte. Nous disposons des technologies, des savoir-faire et des écosystèmes industriels pour les accompagner. Deux axes majeurs pour le projet Grand Paris sont ainsi développés par Schneider Electric : - l’innovation dans nos projets et produits : nous mettons à disposition des solutions digitales, connectées et faciles à déployer permettant le pilotage de l’énergie (Systèmes, Gares et Ouvrages annexes), la sécurisation et le contrôle des infrastructures, et la gestion du bâtiment dans une perspective d’efficacité et de développement durable ; - la capacité de réalisation ensuite : le Grand Paris Express constitue un projet très exigeant au regard de sa complexité et du niveau de qualité attendu. Très concrètement, Schneider Electric relève ce challenge de réalisation en collaboration avec un écosystème de partenaires capable d’innover localement avec des solutions convenant au mieux pour le projet du Grand Paris. C’est par l’exigence et la collaboration que les acteurs du Grand Paris parviendront ensemble à relever ce défi.

  • POUR UNE MÉTROPOLE POLYCENTRIQUE, PLUS DURABLE : JEAN-FRANCOIS MONTEILS ET STÉPHAN DE FAY

    JEAN-FRANCOIS MONTEILS, PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE DE LA SOCIÉTÉ DU GRAND PARIS, ET STÉPHAN DE FAY, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE GRAND PARIS AMÉNAGEMENT, ÉCHANGENT LEURS POINTS DE VUE SUR LES ENJEUX DU GRAND PARIS ET LES OBJECTIFS ENCORE À ATTEINDRE POUR PLEINEMENT RÉUSSIR « LE CHANTIER DU SIÈCLE ». PROPOS RECUEILLIS PAR LE MAG Quels sont les enjeux de la fonction urbaine du réseau Grand Paris Express ? Jean-François Monteils : Le Grand Paris Express est un acte de structuration de l’aire métropolitaine. Il s’agit de construire un réseau de transport public, reliant, en rocades, les territoires de la métropole entre eux sans passer par le centre de la Capitale. Ce nouveau réseau va offrir à des millions de Franciliens la possibilité de pouvoir circuler librement d’un point à l’autre de la métropole sans utiliser leur voiture. Mais le Grand Paris ne se limite évidemment pas à la réalisation d’un réseau de transport profondément ancré dans l’ambition environnementale. Ce qu’il prévoit, notamment autour des 68 futures gares, c’est le développement d’une métropole polycentrique, plus durable, équitable et pourvoyeuse d’innombrables potentialités pour chacun de ses habitants. Stéphan de Faÿ : Il faut en effet toujours rappeler que le Grand Paris Express est bien plus qu’un réseau de transport car il dessine une véritable révolution – au sens premier du terme – du rapport des territoires desservis avec la Capitale. Pour l’heure, personne n’est à même de réellement appréhender à quel point cette révolution va transformer notre manière de vivre nos territoires. Peu de projets dans le monde ont une telle puissance transformatrice. Il est de notre responsabilité collective d’accompagner ces évolutions en préparant les territoires à en tirer pleinement parti, les futurs quartiers de gare dessinant les nouvelles portes d’entrée de territoires souvent inconnus de la plupart des Franciliens. Dans le contexte de crise actuel, quelles sont les capacités de rebond de la métropole parisienne en matière de transformations urbaines ? SdF : La métropole parisienne, tout à la fois, fascine et fait fuir. Elle est l’écrin de la Ville Lumière, mais certains de ses cadres, année après année, rêvent de la quitter pour des métropoles de province jugées plus vivables et surtout plus désirables. Pour nous tous, qui travaillons à accompagner ou provoquer les transformations urbaines de notre temps, ce constat est une puissante invitation à agir afin de recréer un « désir » qui s’enracine dans une réalité : celle d’une métropole au sein de laquelle chacune et chacun puissent véritablement s’épanouir. À ce titre, la revitalisation des centres-villes de première ou seconde couronne ou des centralités de l’espace rural francilien doit constituer une ligne directrice de l’action publique. JFM : Il va falloir un immense effort collectif, qui ne se fera que sous l’impulsion des élus locaux et en lien permanent avec eux, pour réussir la transformation de la ville et donc pour améliorer la qualité de vie des habitants. Bien sûr, le nouveau métro va offrir des opportunités inouïes aux habitants et aux visiteurs en matière d’accès à l’emploi, aux infrastructures de soins, de loisirs et de culture. Mais ce n’est pas suffisant ! L’enjeu, c’est de refonder la ville, de la bâtir autour des 68 futures gares où le potentiel est gigantesque [ndlr : 30 millions de m2 pour 80 Mde d’investissement]. L’objectif est donc clair et nous pouvons y arriver si nous travaillons avec méthode et esprit de partenariat, comme la Société du Grand Paris le fait, par exemple, au sein des comités de pôles qui visent à faire émerger les 68 pôles intermodaux des places du Grand Paris Express. Comment réussir, enfin, le Grand Paris du logement ? SdF : Si vous relisez la loi du 3 juin 2010, dite du « Grand Paris », vous verrez qu’elle fixe un objectif, terriblement ambitieux pour l’époque, de construire 70 000 nouveaux logements par an. Avant la crise sanitaire, nous dépassions les 80 000 logements par an, et même sur une année hors norme comme l’a été 2020, le niveau de construction de logements (60 000) dépasse – et de loin – le niveau moyen constaté entre 2000 et 2010 (37 000 par an). Pour autant, ce seul regard quantitatif est trompeur, car il reste tellement à faire, à la fois pour loger les habitants d’une région toujours en croissance démographique, mais surtout pour permettre de créer des quartiers équilibrés et désirables, qui puissent réellement être des lieux d’épanouissement pour celles et ceux qui les habiteront. JFM : Faire le Grand Paris du logement, c’est réussir à bâtir la métropole la plus écologique d’Europe. Ici, en effet, développement, logement et écologie se conjuguent. Reconstruire la ville sur elle-même, c’est limiter l’étalement urbain et participer à la lutte contre l’artificialisation des sols. L’urbanisme raisonné, planifié, organisé, c’est profondément écologique ; à l’inverse, l’urbanisme au fil de l’eau, qui advient sans vision d’ensemble ni organisation, conduit à un étalement urbain mortifère. J’insiste sur l’écologie car agir avec l’obsession de la protection de l’environnement conduit nécessairement à améliorer la qualité de vie et la cohésion sociale. Répondre à la fois à l’urgence climatique et à l’urgence sociale, c’est la vocation originelle du Grand Paris ! L’écologie passe ainsi du slogan à la réalité. Quelles sont les composantes concrètes des zones d’aménagement du XXIe siècle ? SdF : Pour répondre à cette question, regardons ce dont nous ne voulons plus : zones monofonctionnelles, incapables de s’adapter aux changements (d’usages, d’habitudes, climatiques…) de notre temps, qui font fi de l’histoire du lieu sous prétexte de « modernité », qui collectionnent les architectures plutôt que de susciter un esprit de quartier... Mixité, adaptabilité ou résilience, enracinement, harmonie des bâtiments et des espaces publics, place de la nature, capacité à aller à pied jusqu’à l’école de ses enfants, à la boulangerie, à un lieu de culture, à des espaces sportifs et, bien sûr, à une gare ou station permettant de se déplacer efficacement dans la région, voilà quelques-uns des ingrédients indispensables. JFM : C’est une vision que je partage absolument. Pour élaborer, avec les élus, les futurs quartiers de gare, il faudra conjuguer mixités sociale et fonctionnelle, et travailler une intermodalité soignée qui fasse place à tous les usages en matière de mobilité et notamment les modes doux. Nous serons exigeants pour ce qui concerne les pieds d’immeuble, la proximité et la diversité des commerces, des services aux personnes. Nous serons à la hauteur de cette ambition si la ville que nous réalisons collectivement devient plus respirable et fluide, mais aussi plus chaleureuse et humaine. La construction d’infrastructures ou de logements est une industrie très polluante. Croyez-vous à la construction bas carbone ? JFM : Construire une infrastructure lourde et souterraine n’empêche pas le volontarisme écologique. La Société du Grand Paris est déjà particulièrement exigeante sur ce point, notamment en étant le premier maître d’ouvrage de France à avoir eu recours au béton fibré, moins énergivore, mais aussi, pour un certain nombre d’usages, à des bétons bas carbone. Au fond, ce que nous voulons démontrer, c’est que la construction peut être durable et que c’est grâce aux innovations de ce type qu’une écologie des solutions plus que des contraintes permettra de répondre aux grands défis du XXIe siècle. C’est d’ailleurs un tout qui concerne la construction mais aussi la gestion des déblais et leur valorisation. Je partage l’idée que nous, maîtres d’ouvrage public, devons contribuer au développement de filières comme la terre crue ou le bois. En matière de développement urbain, aussi, les projets de la SGP seront volontaristes avec 40 % de bois ou matériaux biosourcés en surface de plancher et 70 % pour les intérieurs. SdF : Je partage complètement ces convictions. Aujourd’hui – dans le domaine de la construction –, le premier défi est de convertir massivement l’industrie à la construction hors site, qui est la seule qui permette de piloter et contrôler efficacement tant la qualité de ce qui est produit que son empreinte environnementale en ouvrant la porte à l’usage maîtrisé de matériaux plus vertueux. Ce qui est intéressant, c’est qu’une telle transformation est une source d’économies. Pensons que le secteur de la construction voit sa productivité se détériorer de manière constante depuis plus de 20 ans et que la situation était à peine meilleure les décennies précédentes. En quelques mots, quel regard portez-vous sur l’association Acteurs du Grand Paris ? JFM : L’ancienneté de son existence et le fait que cette association fasse la synthèse des volontés publiques et privées engagées dans la réalisation du projet en font un lieu précieux pour la réussite du Grand Paris. SdF : Le Grand Paris est une œuvre collective, par le dialogue qu’il permet entre des acteurs privés et publics qui s’y investissent ; l’association joue un rôle essentiel dans sa construction.

  • COMMENT BIEN VIVRE EN ÎLE-DE-FRANCE ? DOMINIQUE ALBA ET FOUAD AWADA

    LA DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’ATELIER PARISIEN D’URBANISME (APUR), DOMINIQUE ALBA, ET SON HOMOLOGUE DE L’INSTITUT PARIS REGION, FOUAD AWADA, CROISENT LEURS REGARDS SUR L’AMÉNAGEMENT DE LA RÉGION CAPITALE, MARQUÉE PAR LA CRISE PANDÉMIQUE ET LES MULTIPLES TRANSFORMATIONS À L’ŒUVRE. Comment bien vivre en Île-de-France, alors que la pandémie semble s’éloigner ? Dominique Alba : Tous les chiffres indiquent que l’Île-de-France a été plus impactée que le reste de la France par la pandémie, et Paris dans des proportions encore supérieures. Logique, puisque des secteurs d’activité à très fort taux d’emploi dans le cœur de l’agglomération parisienne ont été les premiers impactés, le commerce, la culture ou le tourisme. Au cœur de l’agglomération, des situations de sur-occupation ont provoqué une mortalité accrue. Mais hors Covid, on peut dire que l’on vit bien en Île-de-France, y compris en matière de santé et d’espérance de vie, grâce à un très bon réseau de soins, de santé, d’éducation. Dans ce contexte, l’Apur a continué à jouer son rôle, à documenter le réel et à partager cette documentation avant de poser des jalons qui vont permettre de réorienter des politiques publiques, pour répondre aux questions que cette crise a posées. Fouad Awada : Au cours des deux ou trois années qui viennent, nous serons confrontés autant aux effets positifs que négatifs de cette crise. Avec une prise de conscience des bienfaits de la nature et des méfaits d’une densité parfois mal pensée par le passé. Nous sommes face à une vraie crise urbaine, dans les grands pôles d’emploi, dont l’hyper-centre de Paris. Nous allons devoir faire avec plus de précarité et d’instabilité. Mais il faut également prendre en compte les effets positifs que nous offre le développement fulgurant du distantiel. Même s’il est probable que, d’ici trois à cinq ans, Paris recouvre sa splendeur et que les gens souhaitent retrouver leurs bureaux... Comment anticipez-vous les effets de l’essor du télétravail ? DA : Nous avons mis en place un observatoire de l’économie parisienne, en trois volets dont un volet prospectif, avec comme questions principales : Le financement de la ville à l’horizon de 2040 ? Comment vont évoluer les notions de travail et d’emploi ? Quelles relations entre l’attractivité et les inégalités ? Notre fonction n’est pas tant de réaliser des prévisions que d’étudier, dans l’espace qui s’est ouvert en 2020, les tendances marquantes, dont les élus pourront ensuite se saisir. Par exemple, l’essor du télétravail peut réduire la pression sur les transports, faisant diminuer l’importance des heures de pointe, et donc le coût des infrastructures. Il faut ainsi se demander, à l’aune de ce que cette crise nous a appris, quelles politiques publiques il est possible de mettre en place pour aller vers un système urbain plus durable et où il fait bon vivre. FA : L’Institut Paris Region mène un travail pour localiser les lieux d’habitat des actifs télétravaillant. Nous faisons l’hypothèse que les lieux de résidence des télétravailleurs, des gens qui téléconsultent, qui achètent, enseignent, ou apprennent à distance, vont bénéficier d’une opportunité unique, nouvelle, qui est celle d’un développement local qui commencera peut-être d’une manière modeste, avec quelques nouveaux commerces puis des équipements correspondant à une aspiration profonde de « vivre local ». Cela contribuera au développement en petite couronne de la ville du quart d’heure qui suppose la présence, durant la journée, d’une population de résidents suffisamment nombreuse. DA : À propos de ville du quart d’heure, il faut dire que 75 % des Métropolitains ont d’ores et déjà accès, aujourd’hui, à un commerce de proximité à 5 minutes à pied de leur domicile. Depuis 15 ans, un grand nombre d’élus ont rénové leur centre-ville et de nouveaux dispositifs de requalification des centres-urbains sont apparus récemment. La crise pandémique a révélé des quartiers d’habitat très vivants et le drame des quartiers de bureaux, qui sont devenus des quartiers d’obsolescence programmée. Avec de vraies questions pour les collectivités, qui se demandent comment les réinvestir. L’Apur a réalisé une étude sur le taux d’usage des bâtiments à travers leur consommation d’eau potable. Beaucoup de bâtiments avaient, durant le confinement, un taux d’occupation égal à zéro. On peut donc se demander quelle est la valeur d’un actif dans une ville dense, qui voit chuter son taux d’occupation dans ces proportions en cas de crise. La transformation de bureaux en logements est-elle la solution ? FA : Le principal handicap des transformations de bureaux en logements réside dans l’existence d’une fiscalité différenciée, qui n’incite guère leurs gestionnaires à renoncer aux bureaux. Mais un actif tertiaire durablement vacant oblige les propriétaires à rechercher des solutions. Dès lors, la mixité des fonctions, mêlant hôtels, habitations et bureaux, peut être une solution, même si elle ne peut s’appliquer partout, par exemple pas dans des zones d’activités sans autres aménités. Je pense que le bureau n’a néanmoins pas dit son dernier mot, car les gens ressentent aussi le besoin d’y venir travailler.Les impératifs de la transition écologique rebattent-ils profondément les cartes ? FA : Désormais, l’urbanisme et l’aménagement du territoire ne peuvent plus se concevoir sans prendre en compte cette dimension. C’en est même devenu le principal déterminant, d’où cette trilogie lancée par la Région pour un schéma directeur révisé, le Sdrif-e, qui soit ZAN (zéro artificialisation nette), ZEN (zéro émission nette) et circulaire. Le ZAN constitue une trajectoire, il faut y arriver, même si elle provoque d’ores et déjà des levées de bouclier. Il faut reconstruire la ville sur la ville, tout en recyclant au maximum les gravats et matériaux déconstruits. Construire ainsi n’entraîne pas nécessairement une montée des prix. Si les coûts de la construction devaient monter, les charges foncières devraient s’équilibrer pour avoir des prix de sortie acceptables. Nous allons néanmoins être confrontés à une compétition extrêmement forte sur l’usage du foncier existant : une partie croissante devra être laissée en pleine terre, tandis que l’essor du e-commerce, par exemple, engendre une pression de plus en plus forte sur des zones dédiées à la logistique. Et les exigences d’un Sdrif-e ZAN, ZEN et circulaire ne doivent pas faire oublier que les départements limitrophes pourraient être un terrain de jeu beaucoup plus libre pour les différents opérateurs. DA : Une solution réside dans le fait d’entrer sur ces questions par les usages. Car il existe un stock de mètres carrés considérable dont personne n’a aujourd’hui la connaissance précise. Le foncier, ce n’est plus une terre nue, c’est un tout. À Paris, c’est un toit et un mur, qui peuvent constituer une ressource solaire pour le premier et végétale pour le second. La programmation ne doit plus s’effectuer sur la base de surfaces exprimées en mètres carrés mais à partir de situations dont on va essayer de tirer le plus de profit, dans le sens de l’intérêt général. Le monde de l’immobilier, qui raisonne toujours avec des ratios de rentabilité au mètre carré, va en effet devoir s’adapter. Tous les acteurs sont conscients de la nécessité de changer de système à l’instar de l’exemple de la construction bois, que les majors du BTP sont en train d’intégrer parmi leurs offres. Pourquoi faut-il, selon vous, relativiser la crise du logement ? DA : Entre 2015 et 2019, 45 000 logements par an ont été produits au sein de la Métropole du Grand Paris, qui a connu véritablement une période de surchauffe. Et en même temps, 10 % des logements, soit 360 000 unités, sont vides ou inoccupés, soit 10 ans de production. Il y aurait donc une utilité collective à remettre sur le marché un bâti qui n’est pas utilisé comme il faudrait. FA : Cela est vrai pour l’ensemble de l’Île-de-France. En 2018 et 2019, jusqu’à 85 000 logements par an ont été mis en chantier. La question n’est pas tant quantitative que qualitative, ainsi pour les logements sociaux que l’on ne parvient plus à financer dans des proportions suffisantes ou encore la question de la ségrégation sociale qui demeure irrésolue. Une aspiration très forte se fait également jour, suite à la crise sanitaire, pour des jardins ou du moins des balcons et des espaces végétalisés. Cela peut modifier considérablement l’offre des promoteurs. Quel est le sens de la démarche « Vitalisation des quartiers de gare » ? DA : « Vitalisation des quartiers de gare », démarche initiée par le préfet de la région Île-de-France, poursuit un objectif relativement simple : le Grand Paris Express n’a pas été précédé d’un document de planification dédié. Or, nous devons tirer le maximum de bénéfices collectifs de l’avènement de ce réseau de réseaux. Il faut aboutir, par capillarité, à diffuser, le plus loin possible, les bienfaits de son arrivée sur le territoire le plus vaste possible. Alors qu’un nombre croissant de personnes vont au moins partiellement télétravailler, la question des rabattements vers les gares en mode doux prend une acuité particulière, pour rendre attractif le plus large territoire. « Vitalisation des quartiers de gare » est un des outils qui pourraient permettre de le faire, en attirant l’attention sur la mobilité la plus fine : donner la possibilité à l’usager de marcher. Demain, 95 % des personnes seront à moins de 2 kilomètres à bicyclette d’un mode de transport lourd. Au GPE, il faut ajouter les tramways, les extensions de métro, les bus à haute qualité de service ou les voies de bus sur les autoroutes. La révolution des transports, en train de s’installer en Île-de-France, est colossale. FA : La mise en service du GPE en 2025 signera réellement la naissance du Grand Paris. Demain, on vivra à la parisienne en petite couronne. Quant à la grande couronne, une étude récente de l’Institut Paris Region a montré que 22 % de ses habitants seront à moins de 30 minutes d’une gare du GPE et auront accès en moins de 30 minutes au tiers des emplois de toute l’Île-de-France. C’est dire si la portée de cette infrastructure circulaire va dépasser les limites de la MGP. DA : Il semble important d’avoir une vision généreuse de ce qui est en train de se passer et d’installer de nouvelles échelles de valeur différentes de celles qui trop souvent de fait ne concernent qu’un tout petit nombre de personnes. Si l’on dit que la promotion immobilière ou les acteurs de l’immobilier sont malheureux dans le Grand Paris, je ne vois pas pourquoi ils tiennent à y rester aussi présents. Aujourd’hui, on construit en moyenne 7 millions de mètres carrés au sein de la Métropole du Grand Paris. C’est sans doute le marché français le plus attractif. À des prix de vente, quel que soit l’endroit où l’on se situe, qui permettent de couvrir les frais. Un marché, somme toute jusqu’à présent assez confortable, est en train de se modifier. La question à se poser, dans le contexte actuel, est la suivante : lorsque l’on agit, que l’on aménage ou construit, qu’apporte-t-on à ce qui est déjà là ? Mais aussi : quelle est ma valeur ajoutée au-delà de mon bilan d’opération ? Qui va payer la transformation des quartiers d’affaires qui ne fonctionnent plus et qui ont largement enrichi ceux qui les ont bâtis ? C’est la collectivité, et donc chacun d’entre nous.

  • LIÉS À L’AVENIR DE NOTRE TERRITOIRE : OLIVIER GAVALDA

    NOMBRE DE SECTEURS ÉCONOMIQUES IMPLANTÉS DANS NOTRE RÉGION ONT ÉTÉ FRAPPÉS DE PLEIN FOUET PAR LE RALENTISSEMENT DE L’ACTIVITÉ LIÉ À LA COVID-19. MAIS NE PERDONS PAS ESPOIR. NOTRE RÉGION PEUT COMPTER SUR DES FONDAMENTAUX ET ATOUTS EXTRÊMEMENT SOLIDES POUR REPARTIR DE L’AVANT ET, GRÂCE À LA DYNAMIQUE DE LA CAMPAGNE DE VACCINATION, « LA REPRISE EST LÀ », SELON OLIVIER GAVALDA, DIRECTEUR GÉNÉRAL CRÉDIT AGRICOLE ÎLE-DE-FRANCE, QUI NOUS LIVRE ICI SON REGARD SUR LA PÉRIODE ÉCOULÉE À TRAVERS LE PRISME DE LA CRISE SANITAIRE… Quels enseignements pouvons-nous tirer de cette crise ? La confirmation de la puissance et de la pertinence de notre modèle 100 % humain/100 % digital. Maintenir une présence physique a rassuré nos clients et la complémentarité apportée par nos services digitaux a permis de maintenir un fort taux de réponse et de satisfaction. La crise sanitaire a accéléré la transformation digitale, la nôtre comme celle de nos clients, sans remettre en cause l’importance d’un réseau physique. C’est la confirmation des orientations prises par notre Caisse régionale. Comment l’Île-de-France a-t-elle fait face ? Certains secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie ou encore la restauration ont été profondément touchés par la crise sanitaire. Ce sont des secteurs clés pour notre territoire et des indicateurs de sa bonne santé. Grâce aux Prêts garantis par l’État, mis en place par les pouvoirs publics, et à la mobilisation de nos équipes pour les distribuer, on a pu soutenir ces secteurs pour les aider à passer le cap.Par ailleurs, nous avons consacré une enveloppe de 20 millions d’euros pour soutenir les fonds propres des entreprises du secteur touristique. L’année 2020 a-t-elle bousculé la mise en œuvre de votre stratégie à long terme ? Bien au contraire, elle a confirmé la pertinence de nos objectifs et de nos chantiers autour de trois piliers : clients, humain, mutualiste et sociétal. Nous sommes intimement liés à l’avenir de notre territoire. Il y va de notre utilité et de notre responsabilité de mobiliser nos métiers et nos actions pour permettre un développement économique durable de l’Île-de-France. Cela est d’autant plus vrai en temps de crise où nous devons apporter des réponses rapides pour soutenir l’économie francilienne. Nous sommes une banque régionale qui vit par et pour son territoire. C’est un cercle vertueux qui nous unit tous dans un même objectif. Quelles sont vos intentions vis-à-vis des questions de responsabilité ? Nous avons des engagements forts en matière de responsabilité sociétale depuis des années. Pour passer à la vitesse supérieure, nous avons structuré ces engagements pour leur donner plus de force et établir une véritable feuille de route stratégique. Désormais, notre politique RSE est pleinement intégrée à notre stratégie. Cela revient à se poser la question de ce qu’est un banquier responsable, de comment nos métiers peuvent avoir un impact positif dans les transformations sociétales de notre temps et dans la lutte contre le réchauffement climatique.

  • NOUS SOMMES UN ACTEUR DU GRAND PARIS DANS TOUTES SES DIVERSITÉS : MAURICE SISSOKO

    MAURICE SISSOKO, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CITALLIOS DEPUIS 2 ANS, PRÉCISE L’AMBITION DE LA SOCIÉTÉ D’ÉCONOMIE MIXTE (SEM) NÉE EN 2016 DE LA FUSION DE QUATRE SEM D’AMÉNAGEMENT DES HAUTS-DE-SEINE ET DES YVELINES, ET QUI EST LA PREMIÈRE SEM À S’ÊTRE DOTÉE, MI-2020, D’UNE RAISON D’ÊTRE. Comment l’activité de Citallios s’articule-t-elle avec la construction du Grand Paris ? Si l’établissement public interdépartemental Yvelines/Hauts-de-Seine est l’actionnaire majoritaire (63,45 %), Citallios est bien une SEM de dimension francilienne et, par essence, un acteur clé de la transformation du Grand Paris. La présence de la Région Île-de-France (4,2 %) et de la Caisse des dépôts (15,51 %) à son capital conforte ce périmètre naturel francilien. Notre action est en partie focalisée sur les axes d’infrastructures et les quartiers en transformation à l’échelle du Grand Paris : par exemple, autour des gares d’Eole, du tramway et des quartiers Anru. Nos expertises, en particulier en matière de rénovation urbaine, font que Citallios est très sollicitée dans le cadre des transformations à l’œuvre dans l’ensemble de la région. Pour autant, notre logique francilienne n’a pas de volonté hégémonique. Nous offrons ainsi une qualité de service à des élus, mais peu importe leur implantation. En témoignent les partenariats que nous tissons régulièrement avec d’autres SEM franciliennes. Ce sont des alliances de compétences avec d’autres aménageurs, à l’instar de celle que nous venons de réaliser avec Sadev 94 (Val-de-Marne) pour porter une opération de co-aménagement du quartier de la Pierre plate à Bagneux (Hauts-de-Seine). En quoi le modèle de Citallios est-il pertinent pour répondre aux enjeux de l’aménagement du territoire francilien ? Notre spécificité tient à notre capacité à proposer des solutions au cas par cas sur les trois couches qui structurent l’Île-de-France : du très urbain avec des travaux de dentelle au rural en passant par le péri-urbain avec une expertise sur le cœur de ville. Ainsi, Citallios se présente comme l’une des rares sem à disposer d’un savoir-faire en matière d’habitat privé, portant autant sur l’accompagnement des copropriétés pour rénover les habitats dégradés et/ou insalubres. Citallios a adopté sa raison d’être en 2020. Quels en sont ses principaux axes ? Notre raison d’être vise notamment à développer des quartiers et du logement accessibles pour le plus grand nombre, grâce à des montages performants fédérant les bonnes compétences parmi les acteurs de l’immobilier francilien. Notre implication dans l’OFS (Organisme de foncier solidaire) nouvellement créé dans les Yvelines, notre engagement dans l’organe de compensation Seine & Yvelines Environnement, notre action pour des chantiers sans nuisances… en sont de multiples illustrations. Pour réaliser notre mission d’intérêt général, notre stratégie générale consiste dès lors à créer des éco-systèmes vertueux, par exemple en tant que co-promoteur pour agir directement sur la qualité des logements. Plusieurs partenariats sont en cours avec des acteurs qui construisent la ville. C’est la raison pour laquelle nous estimons être un acteur du Grand Paris dans toutes ses diversités et composantes.

  • ENGIE : ACCÉLÉRER LA TRANSITION VERS UNE ÉCONOMIE NEUTRE EN CARBONE : PIERRE-YVES DULAC

    NOUVELLE STRATÉGIE POUR LE GROUPE ENGIE, RELANCE VERTE ET ENJEUX FRANCILIENS… ENTRETIEN AVEC PIERRE-YVES DULAC, DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE LA DÉLÉGATION RÉGIONALE ÎLE-DE-FRANCE CHEZ ENGIE. Pouvez-vous nous présenter le Groupe ENGIE ? ENGIE est un groupe mondial de référence dans l’énergie bas carbone et les services. Forts de 170 000 collaborateurs répartis dans le monde, nous sommes engagés chaque jour pour accélérer la transition vers un monde neutre en carbone, grâce à des solutions plus sobres en énergie et plus respectueuses de l’environnement. Nous concilions performance économique et impact positif sur les personnes et la planète en nous appuyant sur nos métiers clés (gaz, énergies renouvelables, services) pour proposer des solutions compétitives à nos clients. Les 22 000 salariés d’ENGIE en Île-de-France mettent en œuvre chaque jour leurs compétences pour réussir la transition écologique et énergétique. Votre Groupe a présenté récemment sa nouvelle stratégie. Quelle est-elle ? La nouvelle stratégie d’ENGIE est d’atteindre le Net Zéro Carbone d’ici 2045 sur l’ensemble de nos émissions directes et indirectes. ENGIE s’est doté d’une feuille de route stratégique : investir massivement dans les énergies renouvelables, les infrastructures décentralisées bas carbone et adapter ses infrastructures aux gaz renouvelables. ENGIE va donc se concentrer sur quatre cœurs de métier principaux : énergies renouvelables, energy solutions, infrastructures et production thermique. Quel est le rôle d’ENGIE dans la relance en Île-de-France ? La reprise économique post-Covid-19 est une véritable opportunité pour engager une relance verte. C’est pourquoi, dans la continuité du plan de relance de l’État, ENGIE s’engage pour les territoires franciliens en faisant évoluer ses propositions pour la transition énergétique. Avec notamment trois actions prioritaires : généraliser les marchés de performances globales de l’efficacité énergétique, proposer de nouveaux modèles juridiques pour les réseaux de chaleur et de froid, donner aux gaz verts et à l’hydrogène toute leur place dans le mix énergétique à venir. Quels sont les défis à relever pour réussir la transition énergétique en Île-de-France ? Il faut engager un aménagement durable du territoire grâce à des projets comme le Grand Paris Express par exemple. Il est nécessaire aussi de développer des réseaux de chaleur et de froid en particulier via la géothermie profonde puisque le sous-sol francilien est favorable. La transformation des réseaux d’éclairage public vieillissants en véritables outils de mobilité durable est également primordiale. Ce sont tous ces aménagements qui permettent de concilier à la fois le développement économique et les enjeux de la transition énergétique du Grand Paris. La réussite de cette transition réside dans une étroite coopération entre les acteurs publics et privés.

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