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  • Le bureau francilien fait cap sur demain

    Entre suroffre, fragmentation, obsolescence et mutation de la valeur travail, l'immobilier de bureau entre dans une intense période de transition. Un défi qui inquiète autant qu'il inspire les acteurs franciliens. Par Elena Jeudy-Ballini. Les spécialistes l’assurent, on a toujours besoin du bureau. Mais de quel bureau parle-t-on ? Alors que l’immobilier tertiaire accuse d’importantes disparités géographiques (les locaux situés à Paris intra-muros et dans l’ouest parisien demeurant les plus plébiscités), on assiste également à une fragmentation entre les immeubles de première et de seconde mains, les vertueux et les passoires thermiques, ceux adaptés ou non au télétravail... Dans le même temps, le stock de bureaux obsolètes commence à peser lourd dans la Région Capitale. Le volume de bureaux concernés par une vacance durable d’au moins deux années consécutives avoisinerait en effet 1,1 million de mètres carrés. « Sur cette offre, 39 % se situent en deuxième couronne, 25 % dans le secteur péri-Défense et 13 % en première couronne nord (Clichy, Saint-Ouen, Aubervilliers, etc.). Le reste se répartit entre les différents secteurs tertiaires franciliens », constate David Bourla, directeur des études chez Knight Frank France. En cause, notamment, le retour à la centralité parisienne, l’obsolescence du bâti, la généralisation du télétravail et celle du flex office, que de nombreuses entreprises franciliennes perçoivent comme une occasion d’optimiser leur immobilier. Le nouveau siège européen de Covivio implanté dans le 8ème arrondissement. Transformer les actifs obsolètes Alors, face à ce constat, que faire du bâti inutilisable ? « La demande des entreprises faiblit dans de nombreuses villes et les valeurs vénales plongent. Un rétrécissement assez net du marché des bureaux est à prévoir et les réflexions deviennent donc de plus en plus marquées sur la nécessité de transformer les actifs », poursuit David Bourla. Des transformations qui, pour certaines, impliquent une reconversion du bureau vers d’autres usages. En Île-de-France, cette démarche avance lentement, mais sûrement. Sans grande surprise, Paris intra- muros concentre une part plutôt modeste des opérations menées depuis 2019 (18 %) du fait d’une très faible vacance, tandis que La Défense et le croissant ouest en représentent plus du quart (28 %) et le reste de la première couronne près du tiers (29 %). À l’heure où l’artificialisation de nouveaux sols et l’étalement urbain sont autant d’éléments que les nouvelles réglementations visent à réduire, le contexte semble donc particulièrement favorable à l’essor de la reconversion des bureaux vides, qui présente aussi de nombreux avantages en faveur du verdissement du parc immobilier (amélioration du bilan carbone, mise à niveau en matière énergétique...). Le nouveau siège européen de Covivio, L’Atelier, implanté dans le 8e arrondissement, est à ce titre exemplaire. Cet ancien central téléphonique, occupé par Orange jusqu’en 2021, a été intégralement réhabilité par Studios Architecture et adapté au nouvel usage du bureau qui reprend les codes de l’hôtellerie et du résidentiel, avec salles de sport, restaurant et de généreux accès extérieurs. Ce nouveau siège n’est toutefois pas considéré uniquement comme un lieu de travail : « L’Atelier représente aussi la vitrine de nos savoir-faire et de nos expertises », fait valoir Christophe Kullmann, directeur général de Covivio. Absorber les bureaux en trop,adapter les autres « La mutualisation des espaces de bureau est acquise », considère par ailleurs Astrid Weill, directrice générale de Groupama Immobilier. « Aujourd’hui, on partage l’espace avec les autres collaborateurs, chacun s’organise. Mais quand les commerciaux sont en clientèle, les collaborateurs en RTT ou en réunion, les bureaux restent inutilisés. 20 % des 56 millions de mètres carrés de bureaux en Île-de-France seraient en trop, soit 11 millions de mètres carrés. Il faut faire de l’asset management sur les bons bureaux. Les mauvais sont beaucoup trop nombreux. »Dans ce contexte, La Défense semble continuer à tirer son épingle du jeu.« Le quartier d’affaires est si bien localisé qu’il finit toujours par se remplir, observe la directrice générale de Groupama Immobilier. On a construit La Défense en 10 ans, aussi tout est forcément obsolète 40 ans après. Nous nous trouvons donc dans une phase de reconstruction, mais je ne suis pas inquiète. » En revanche, il faudrait se résigner à laisser d’autres bâtiments « mourir », faute d’un intérêt en matière de reconversion. Ou, à défaut, accepter des pertes : certains édifices de grande couronne peu attractifs et au faible potentiel de valorisation devraient ainsi voir leur valeur annulée pour garantir un équilibre finan- cier à leur opération de transformation. « L’équation économique est très difficile à faire fonctionner sans passer par zéro », souligne Astrid Weill. Travailler, mais pas seulement Cependant, la conception des espaces de demain, répondant aux besoins de leurs occupants actuels et futurs, ne devra pas se faire au détriment de l’esthétique. Pour l’architecte Corinne Vezzoni, « cette dimension participe de la concurrence des grandes métropoles. Aseptiser la ville n’est pas une solution et les bâtiments doivent garder des caractéristiques propres ». Un challenge particulier est donc à relever, d’autant que l’immeuble de bureaux ne constitue plus seulement un outil de transmission, mais est aussi un instrument d’attractivité des parties prenantes. « L’employé doit être fier de son immeuble », estime le directeur général d’OFI Invest Real Estate Sébastien Chemouny. Les caractéristiques de l’espace de travail entreraient en effet de plus en plus dans le processus de décision des employés quant au choix de travailler pour telle ou telle entreprise. Le dernier baromètre Paris Workplace, réalisé par la Société foncière lyonnaise et l’Ifop, révèle que, pour 39 % des salariés franciliens interrogés, le bureau du futur offrira une accessibilité 24 h/24 toute la semaine et permettra de suspendre sa journée de travail pour réaliser une activité d’ordre personnel. Dans le même temps, pour près de 80 % des sondés, la possibilité de télétravailler constitue un critère au moment de choisir un poste. « S’en sortiront les bureaux qui auront pris le virage de l’acceptation de différents flux économiques, seront en mesure d’embarquer beaucoup de services dans leurs immeubles et se montreront capables d’offrir une flexibilité de contrats à des entreprises », conclut Matthieu Nicoletti, directeur du développement à Comet Meetings. L'espace de travail devient un critère de décision quant au choix de travailler pour telle ou telle entreprise.

  • "J'ai un pied à Paris et un pied en région avec 1000 fournisseurs"

    Le chef Guy Savoy explique l'intérêt d'être installé dans la capitale et les connexions qu'il a développées avec des producteurs franciliens pour s'approvisionner. Un dîner à Paris, son restaurant installé à la Monnaie de Paris, a été couronné, pour la septième fois en 2024, "meilleur restaurant du monde". Propos recueillis par Raphaël Richard. Pourquoi avoir implanté votre restaurant à Paris ? J’ai grandi à Bourgoin-Jallieu, mais je ne me suis pas installé là-bas car il n’y a pas deux millions d’habitants et des touristes. L’expression monter à la Capitale prend tout son sens ! La Monnaie de Paris m’a choisi via un appel d’offres en mai 2010. Ce quartier et ses galeries d’art correspondent à ma zone de flânerie du samedi matin et je me suis souvent demandé ce qu’il y avait à l’intérieur de ce bâtiment. J’ai ressenti une joie intense car, quand je l’ai visité, j’ai eu un coup de foudre. J’ai pris possession des lieux dès les premières secondes avec des images précises sur l’aménagement des espaces. C’était une évidence, la distribution des pièces correspondait à un restaurant. C’est important pour moi d’être installé dans le Paris historique. D’ici, la vue – même dans la cuisine dotée de fenêtres – ne porte que sur des choses merveilleuses : la Seine, le Louvre, les bouquinistes, etc. On nepeut pas être davantage dans un lieu unique. Quelle place occupe la gastronomie dans le Grand Paris ? C’est notre ADN et elle doit être un paramètre de choix de la destination. C’est historique. Cette multitude de produits, dans leur diversité, a généré au travers des siècles une kyrielle de savoir-faire. Nous avons les meilleurs savoir-faire dans tout ce qui se mange et se met sur la table. Nous sommes les champions du monde des arts de la table. La gastronomie, c’est tout cela. L’Unesco a bien saisi cette singularité. Paris est organisée pour être le lieu de concentration de tout ce que la France produit, au travers notamment de Rungis. En Île-de-France, il y a une ceinture de maraîchers et des éleveurs qui ont développé des appellations spécifiques à la région, ce qui permet d’avoir une profusion de produits de grande qualité aux portes de Paris. Quel est votre lien avec ces producteurs ? Je m’approvisionne en légumes et petits fruits auprès de maraîchers de la région parisienne. Nous avons des producteurs capables de cueillir le matin et de nous livrer l’après-midi. J’ai un pied à Paris et un pied en région avec environ 1000 fournisseurs issus de tous nos territoirs et des centaines de partenaires pour le reste : volaille de Brest, huile de Provence, etc. C’est tout un réseau qui s’est construit durant mes 55 ans de carrière, mais il n’est pas figé. Il y a de jeunes générations qui s’installent et qui font avancer les choses. On est à l’écoute, la gastronomie française n’est pas un musée, elle est en évolution permanente. On habite un pays de cocagne, il suffit de se balader sur le territoire pour découvrir la qualité des produits. Comment voyez-vous le développement de l’agriculture urbaine et rurale en Île-de-France ? Je suis favorable à toutes les actions faites dans ce sens, cela apporte de la diversité dans la qualité. Quand je vois un jardin sur les toits, j’applaudis. Certaines herbes de mon restaurant viennent de la porte de la Chapelle et le miel des toits parisiens. Que pensez-vous des projets autour de la gastronomie en Île-de-France ? J’ai participé à la commission pour l’inscription de la gastronomie au Patrimoine mondial de l’Unesco. La Cité de la Gastronomie Paris- Rungis est un projet qui a beaucoup de sens. Cette diversité est notre singularité, il faut attirer l’attention dessus pour créer l’intérêt. Il y a les curieux qui découvriront par eux-mêmes et d’autres que nous devons attirer. En montrant notamment le travail des producteurs et tout ce qui fait la gastronomie française, qui a besoin d’être soutenue et promue.

  • Entre tradition et adaptation

    Notaire associé dans une étude du 8e arrondissement de Paris, Pierre Tarrade, 51 ans, a été élu, en mai dernier, président de la Chambre des notaires de Paris pour un mandat de deux ans. Il se présente comme le garant de l’ADN de la profession, tout en la préparant aux évolutions tant techniques que sociétales. Par Fabienne Proux. Pierre Tarrade a succédé le 31 mai 2024 à Marc Cagniart à la présidence de la Chambre des notaires de Paris avec le souhait de « s’inscrire dans la continuité » de son prédécesseur, tout en mettant en avant les spécificités de son programme dont le fil rouge consiste à «renforcer l’ADN du 74 notariat, préparer l’avenir, s’affirmer comme un acteur de la cité ». Alors que 66 % des membres de la Compagnie n’étaient pas notaires il y a 6 ans et que les règles de la profession ont changé, il est crucial pour le nouveau président « d’accueillir ces nouveautés sans perdre notre identité de notaires et en s’ancrant dans un temps long », fait valoir ce passionné par l’Histoire, notamment celle du notariat, « le temps qui fait de nous les successeurs des 60 notaires que saint Louis installa au Châtelet en 1270, il y a un peu plus de 750 ans ». Si bien évidemment l’exercice du métier a évolué depuis, il convient toutefois, selon lui, « d’assumer la fonction essentielle à notre société qu’est celle du notaire, agent du service public de la preuve authentique » en sachant s’adapter à l’époque et anticiper les évolutions tant techniques que sociétales. Au cours de ses deux années de mandat, il ambitionne de « continuer à participer à tous les niveaux à la vie de la cité en France ou à l’international, de repositionner la Compagnie de Paris sur ses fondamentaux, de poursuivre l’évolution de la Chambre et de Paris Notaires Services pour en faire des outils toujours plus utiles aux notaires de la Compagnie ». Amoureux de Rome Titulaire d’un DESS en droit notarial de l’Université Panthéon-Assas, Pierre Tarrade est également ancien élève de l’Institut d’Études politiques de Paris. Il collabore depuis le début de son exercice au Comité de consultation du Cridon de Paris et aux travaux de l’Institut d’Études juridiques du Conseil supérieur du notariat. Très investi dans les instances nationales, il a participé à deux Congrès des notaires. Membre de la Chambre de 2008 à 2011, il en a animé la Commission internationale, puis a exercé la fonction de premier vice-président de 2022 à 2024. Au cours de ce mandat, il a été à l’initiative et a porté une matinée sur l’Intelligence artificielle (IA) générative qu’il compte développer à l’occasion de sa présidence. Membre actif de l’Institut international d’Histoire du notariat, Pierre Tarrade préside depuis 2021 la Commission des Archives notariales et fait, à ce titre, partie du Conseil supérieur des Archives de France. Amoureux de Rome, « de ses bâtiments, de son passé, de son ambiance culturelle et gastronomique », il y passe au minimum un séjour chaque année pour y exercer notamment son autre passion, la photographie.

  • Les élus toujours plus engagés au sein des Acteurs du Grand Paris

    De l'avis des membres du Bureau des Acteurs du Grand paris, la montée en puissance des élus au sein de l'association constitue un des éléments les plus marquants de l'évolution du club au cours des derniers mois. De même que la structuration accrue de son bureau, qui renforce l'agilité de l'association, au service de ses membres. Par Jacques Paquier. Acteurs du Grand Paris, ce sont les membres du bureau de l’association qui en parlent le mieux. Tous constatent une même montée en gamme du club au cours des derniers mois, accélérée par la structuration de son bureau et une distribution plus claire des responsabilités et des missions entre ses membres. Tous évoquent également la présence de plus en plus nombreuse d’élus toujours plus désireux d’échanger avec les opérateurs privés du Grand Paris. Un partenariat stratégique avec Sciences Po Pour Nathalie Lemaitre , le développement de leur présence au sein du club « démontre que les élus comme les entreprises trouvent un intérêt sans cesse renouvelé dans le dialogue entre acteurs publics et privés ». La déléguée régionale RTE pour l’Île-de- France et la Normandie souligne la réussite du dernier dîner des maires de la Métropole du Grand Paris, « où des questions fondamentales sur ce qui fait l’essence même, la raison d’être du Grand Paris sont revenues sur le devant de la scène ». Tout comme le nouveau rendez-vous récurrent, baptisé « Bonjour Monsieur le Maire ! », au cours duquel un maire reçoit le club au sein de sa mairie. Jean-Christophe Fromantin, le maire DVD de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), et Zartoshte Bakhtiari, le maire LR de Neuilly-sur- Marne (Seine-Saint-Denis), ont été les premiers à se prêter à cet exercice, avec une passion communicative pour le développement de leur commune. Nathalie Lemaitre se félicite, par ailleurs, d’une clarification intervenue récemment dans la distribution des responsabilités au sein du bureau de l’association des Acteurs, facteur d’efficacité accrue. Chargée de développer la prospective et les partenariats, elle cite notamment la convention de partenariat stratégique signée avec l’école urbaine de Sciences Po au printemps dernier. « Plusieurs membres du club ont manifesté à cette occasion leur enthousiasme pour rencontrer des étudiants, plancher avec eux sur les sujets identifiés, notamment autour de la transition numérique, thème qui a été choisi au terme d’une vaste concertation menée en interne à l’association », précise Nathalie Lemaitre, pour qui la vocation des Acteurs du Grand Paris est bien de permettre à des acteurs publics et privés de travailler ensemble sur des sujets structurants. La déléguée régionale cite également la localisation des data centers en Île-de-France parmi ses sujets clés, qui interrogent à la fois les opérateurs de l’énergie, les acteurs économiques, les responsables de l’aménagement et les élus. « Intensifier nos relations avec le monde universitaire et scientifique » Maria Breidy , secrétaire générale de l’association, directrice de la communication du ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, mentionne, elle aussi, spontanément le dîner-débat avec l’école urbaine de Sciences Po comme un des temps forts des mois derniers, symbole de la qualité des débats qui animent l’association. « Ce dîner a donné à tous ses participants une bouffée d’oxygène. Nous souhaitons intensifier encore nos relations avec le monde universitaire et scientifique, pour des débats de fond tou- jours plus pertinents », assure-t-elle. Maria Breidy désigne à son tour le dernier dîner des maires de la Métropole comme un autre temps fort, « démontrant que le club a de plus en plus de sens aux yeux de tous ceux qui concourent à la construction du Grand Paris ». La directrice de la communication se félicite par ailleurs de la mise en place, au club, d’une charte d’accueil, garantissant à chaque nouvel adhérent un parrainage, un chaperonnage bienvenu pour accompagner ses premiers pas au sein de la structure. « Prendre le pouls du territoire » En tant que géomètre-expert, Éric Malenfer, président Gexpertise, MRICS, CHEDE 12 - Associé Team For The Planet, travaille avec des aménageurs et les entreprises impliqués dans le cadre de la trans- formation de la Région et de la Métropole du Grand Paris. « Cette transformation passe bien sûr par les travaux publics, mais aussi par les acteurs économiques qui font ce nouvel écosystème. Avec Acteurs du Grand Paris, le contact de la mixité politique et économique m’a permis de prendre le pouls du territoire », explique-t-il. C’est un club efficace, selon lui, qui donne des clés de compréhension sur les zones de grandes transformations. C’est ce qui l’a amené à imaginer une nouvelle implantation d’agence dans le nord-est de l’Île-de-France. « Je me retrouve dans les valeurs, la pluridisciplinarité du club et dans la bienveillance qui règne entre les membres, dont il faut reconnaître la grande qualité, poursuit-il. Sans passe-droit, chacun sait qu’il sera contacté et amené à échanger avec des personnalités qui sont d’ordinaire très sollicitées. C’est un atout de taille pour le Grand Paris, où tout reste à construire. » Se professionnaliser davantage Pour Olivier Frard , trésorier de l’association, et par ailleurs président de la Sifae*, les Acteurs du Grand Paris ont désormais atteint une taille telle qu’elle obligeait à se professionnaliser encore davantage. « Nous ne pouvons nous permettre de décevoir », résume- t-il, ne cachant pas que l’ampleur prise aujourd’hui par l’association suppose un investissement de tous ses membres pour maintenir le niveau de qualité atteint au fil des années. Olivier Frard cite également la 3e édition du dîner des maires de la Métropole, en présence de quelque 70 élus, dont la maire de Paris Anne Hidalgo ou le président de la Métropole du Grand Paris Patrick Ollier, comme un récent point d’orgue de cette montée en puissance. * Société immobilière et foncière d’Action Logement et de l’Epfif. Une précieuse « respiration démocratique » Pour Jean-Baptiste Corteel , directeur de cabinet de Stéphan de Faÿ, directeur général de Grand Paris Aménagement, le club des Acteurs du Grand Paris offre une précieuse « respiration démocratique » : « Il a su s’affirmer comme un espace de dialogue et d’échange apolitique, entre acteurs publics et privés, dans une atmosphère à la fois professionnelle et détendue. Un espace particulièrement bienvenu, alors que l’on n’a peut-être jamais eu autant besoin de rechercher des compromis », résume-t-il. Jean- Baptiste Corteel confirme à son tour le professionnalisme accru avec lequel les dîners-débats sont désormais préparés, afin d’en fluidifier les échanges. « Face à la tentation du repli, le club, qui est devenu un lieu de production autant que de réflexion sur le Grand Paris, espace itératif qui doit s’adapter en permanence, n’a jamais eu autant de pertinence », conclut-il. « À chacun de venir comme il est » Selon Dieunor Excellent , maire DVG de Villetaneuse (Seine-Saint-Denis), à propos d’Acteurs du Grand Paris, « un des éléments qui me semble essentiel, c’est qu’il s’agit d’un club ouvert à tous. Chacun vient de quelque part, idéologiquement, politiquement, socio- logiquement, philosophiquement. Mais une fois que l’on évolue au sein du club, qui est un espace très ouvert, ces différences n’importent plus ». Que ce soit lors des dîners-débats, des apéritifs ou des rencontres diverses, pour l’élu, « l’envie de se retrouver prime. On aborde certes ensemble des sujets complexes, mais dans une ambiance de grande convivialité ». Et au-delà, l’association offre « l’opportunité aux élus de rencontrer des personnalités que nous n’aurions jamais eu l’occasion de croiser. Nous autres maires, nous ne côtoyons pas forcément dans notre quotidien des chefs d’entreprise, des promoteurs, des architectes. Le club permet cette rencontre informelle entre acteurs publics et privés. J’ai ainsi pu rencontrer, notamment, le maire de Sceaux ou la maire de Puteaux. L’occasion de se rendre compte que la gestion d’une collectivité recouvre souvent les mêmes réalités ». Une opportunité pour confronter leurs expériences respectives et parfois envisager des actions communes, comme le souligne le maire de Villetaneuse : « C’est très intéressant. Le club s’est bâti pour permettre à ceux qui aménagent le Grand Paris, ceux qui construisent ses infrastructures, ceux qui gèrent les collectivités d’agir ensemble. Je citerai le cocktail d’été des Acteurs du Grand Paris, désormais organisé chaque année dans les jardins de la Maison de l’Amérique latine, parmi les événements qui reflètent parfaitement l’esprit du club. J’apprécie aussi la capacité qu’ont les dirigeants de l’association d’inviter des personnalités de haut niveau, ministres, leaders économiques, grands chefs parisiens. Tout cela en permettant, pour paraphraser un slogan publicitaire connu, à chacun de venir comme il est. » « Un catalyseur indispensable pour assurer le succès durable du Grand Paris » Vice-présidente d’Acteurs du Grand Paris et BD & Strategic Partnerships - Europe chez Binance France, Christelle Tang considère que l’association desActeurs du Grand Paris joue un rôle crucial dans la réalisation et la pérennisation du projet de structuration territoriale du Grand Paris : « Ce projet ambitieux, destiné à transformer la région parisienne en un territoire plus cohérent et connecté, a déjà vu l’achèvement de plusieurs grands projets. Cependant, dans un contexte économique et social complexe, il est impératif de maintenir un engagement constant et de promouvoir activement ces réalisations. » Pour la vice-présidente, « l’association, en réunissant acteurs publics et privés, facilite les rencontres et les échanges essentiels pour le succès de cette transformation. La continuité de ces efforts est vitale pour surmonter les défis actuels et futurs. En encourageant la collaboration et le dialogue entre les différents acteurs, elle contribue à renforcer la synergie nécessaire pour l’avancement du Grand Paris ». Les grands projets livrés témoignent de l’impact positif du projet, mais la persévérance est clé, comme le confirme Christelle Tang. Il est essentiel, à ses yeux, de continuer à promouvoir ces initiatives, à soutenir les acteurs impliqués et à adapter les stratégies en fonction des évolutions du contexte. « L’Association des Acteurs du Grand Paris est le catalyseur indispensable pour assurer le succès durable de ce projet ambitieux, garantissant ainsi une région plus harmonieuse et prospère pour les générations futures », conclut-elle.

  • Agir en éclaireuse et transmettre...

    Sur la scène francilienne, Anne-Katrin Le Doeuff, directrice de l'AORIF, est connue pour son engagement social, son expertise en matière de politique, du logement... et son tempérament, particulièrement pugnace. Par Elena Jeudy-Ballini. La directrice de l’Aorif se passionne pour sa mission à la tête de la représentation des bailleurs sociaux franciliens. « L’année a été marquée par de grandes incertitudes au niveau national, en termes institutionnels, économiques et réglementaires, qui ont impacté l’ensemble des acteurs de la chaîne du logement », souligne-t-elle d’emblée. « Cette situation de tension extrême sur le modèle économique HLM est parfois mal appréhendée par nos partenaires. Nous avons donc engagé des travaux pour l’objectiver et la faire mieux reconnaître, je pense en particulier à la modélisation économique d’un macro-organisme francilien avec la Banque des Territoires. » « Je suis quelqu’un qui a eu beaucoup de chance ! » estime-t-elle. Cette humilité, Anne-Katrin Le Doeuff la gardera tout au long de l’entretien. Avant de diriger l’Union sociale pour l’habitat d’Île-de-France, elle a d’abord été cette jeune étudiante effacée, bien que brillante. Ses résultats sont si excellents que toutes les prépas l’acceptent et qu’elle ne sait vers laquelle se diriger. Un questionnaire d’orientation rempli dans un centre d’information lui suggérera de se lancer dans l’architecture. C’est en intégrant par la suite une agence parisienne à la fin des années 1990 qu’Anne-Katrin Le Doeuff commence à développer la pugnacité qu’on lui connaît. « J’ai été formée rapidement à ces rapports de force, j’ai appris à ne pas me laisser impressionner par des personnalités bien trempées », explique-t-elle. Peu de temps après, elle délaisse l’architecture, pour entreprendre un master d’urbanisme à Sciences Po Paris. Elle s’oriente alors vers la décision publique. Car c’est bien cela qui l’anime : agir en éclaireuse et faire en sorte que ses travaux impactent les citoyens. Très vite, elle est repérée pour porter le développement d’une agence conseil toute neuve, spécialiste des politiques de l’habitat, de la ville et du renouvellement urbain : Espacité, où elle reste plus d’une vingtaine d’années. La dimension humaine au coeur du quotidien Il y a trois ans, elle prend la décision d’entrer dans le secteur HLM. « Cette progression faisait sens pour moi et je voulais prendre part à cette aventure. J’occupe aujourd’hui un poste plus politique, toujours dans l’intérêt général », précise-t-elle. Anne-Katrin Le Doeuff intervient en outre dans des cycles d’enseignement en politique du logement auprès des étudiants de l’Essec et de Sciences Po. « Cette qualité de l’interaction compte beaucoup pour moi. J’essaye de faire en sorte que la dimension humaine soit au cœur de mon quotidien. Il est impor - tant de prendre de la hauteur sur le sens de ce qu’on fait et de ne jamais oublier pourquoi on le fait, ni pour qui », déclare-t-elle. Un goût pour la transmission qu’elle tient de ses parents, tous deux professeurs. Quant à sa personnalité féministe assumée, nul doute que sa tante, l’éminente philosophe Michèle Le Doeuff, avec qui elle échange beaucoup, y est pour quelque chose. « Être une femme avec des responsabilités de bonne heure n’est pas chose aisée. Aujourd’hui, je me sens armée et ne me laisse pas déstabiliser », conclut Anne-Katrin Le Doeuff.

  • Jacques Paquier, conteur du Grand Paris

    Après une première carrière dans la presse régionale, suivie de 18 années passées à la rédaction en chef de La Gazette des Communes , Jacques Paquier a cofondé, en 2014, Le Journal du Grand Paris , un média devenu incontournable pour qui s'intéresse au fait métropolitain. D ans son costume cravate, Jacques Paquier aurait presque une allure d’homme politique s’il n’avait l’œil curieux, l’appareil photo en bandoulière et une besace de reporter collée à la hanche pour trahir son véritable métier. « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être journaliste, au moins depuis mes sept ans. J’aurais voulu être un artiste aussi, comme dit la chanson. Un romancier, plus précisément. Mais j’avais un oncle journaliste qui rendait ce métier plus réel à mes yeux », nous explique celui qui a grandi dans la commune de Francheville, près de Lyon, et s’est formé à l’Institut de journalisme de Bordeaux. De la presse régionale à l’actualité des collectivités territoriales Comme son oncle, Jacques commence comme journaliste dans la presse quotidienne régionale ( Sud Ouest, Le Progrès, Ouest-France, Var Matin, Le Quotidien de La Réunion ) : « C’est une presse très vivante et utile à l’intérêt général. Elle permet de saisir au mieux et au plus près les enjeux territoriaux.On ne peut pas s’y moquer du monde, on parle de personnes avec lesquelles la proximité est directe. La communauté à laquelle on s’adresse est clairement identifiée. La dimension de service y est forte. J’y ai commencé un peu par hasard, mais ça m’a beaucoup servi pour la suite. » C’est dans les pages de La Gazette des Communes , le journal de référence des collectivités territoriales, qu’il écrit alors : « Ce que l’on peut sembler perdre en critique - on peut parfois nous reprocher un ton complaisant –, on le gagne en précision, en capacité de rendre compte de situations complexes grâce à la force de la proximité de ce type de presse professionnelle. Dans ce genre d’espace, on peut prendre le temps de s’intéresser au pourquoi du comment des trains qui arrivent à l’heure. » Pendant 18 ans au sein de ce titre national, relative- ment technocratique, il s’intéresse aussi bien au statut de la fonction publique qu’à l’organisation de finances locales ou encore à la montée en puissance de l’intercommunalité. En plus d’y développer la vidéo et d’aiguiser ses connaissances juridiques et économiques, il se construit un solide réseau. Il gravit bien des échelons, jusqu’à en devenir rédacteur en chef délégué. Mais l’ancrage régional commence à lui manquer, tandis que son amour pour Paris ne cesse de grandir. Le pari gagnant d’un journal sur le projet métropolitain qui valait 100 milliards Car, entre-temps, Jacques Paquier a vécu dans le 18e arrondissement avant de s’installer durablement dans le 20e. Ce féru de littérature, grand amateur d’Éric Hazan (auteur de L’Invention de Paris ), de Philippe Sollers et de Marcel Proust, se passionne pour la Capitale qu’il photographie dans ses moindres recoins, tout en s’intéressant à sa grande histoire et ses petites histoires cachées. « J’admirais chez Éric Hazan, qui nous a quittés en juin 2024, son immense érudition, sa fine connaissance de la géographie his- torique et sociale de la ville. C’est cette connaissance intime, littéraire et sociologique de Paris que je souhaite cultiver aussi », précise-t-il. Assez modéré politiquement, Jacques Paquier reconnaît à Anne Hidalgo d’avoir rendu Paris un peu plus piéton et cyclable, donc respirable : « Elle tente de mettre la ville à la hauteur du défi climatique. » Mais il a aussi un mot pour Nicolas Sarkozy, qui a fortement contribué à ce que le rêve du Grand Paris devienne réalité : « C’est un projet dont parlait déjà Victor Hugo en un sens et qui dépasse tous ceux qui l’entreprennent aujourd’hui. L’ancien président décrivait très bien comment la France était en train d’être déclassée, notamment par la Chine. Mais que l’effet métropolitain pouvait nous aider : quand vous agglomérez plusieurs communes ensemble, la croissance que vous générez est plus grande que leur simple somme. » Quand La Gazette des Communes change d’action- naire, Jacques Paquier fait valoir sa clause de cession en tant que journaliste, ce qui lui permet de partir avec un chèque lui donnant l’occasion de créer Le Journal du Grand Paris . « C’était en 2014, j’avais 46 ans et ne voulais pas passer toute ma vie dans le même canard, ni revenir à la précarité de la pige. Alors j’ai mis la moitié de mes indemnités dans ce projet entrepreneurial, qui n’est pas le choix de la faci- lité non plus. Mais je me suis dit que si des centaines de milliards étaient investis dans le Grand Paris, créer un journal qui ausculte cela serait une bonne idée. » En 10 ans, un média devenu communauté d’influence du Grand Paris Cela fait donc 10 ans que Jacques Paquier fait tourner Le Journal du Grand Paris , avec une équipe d’une dizaine de personnes, à travers une publication hebdomadaire (on frôle le 500e numéro), une newsletter quotidienne et de nombreux hors-séries papier (déjà 60 au compteur). « La presse est un sport collectif. Je suis infiniment reconnaissant envers tous ceux qui m’accompagnent depuis toutes ces années », souligne-t-il. Son modèle économique repose environ à 60 % sur les abonnements florissants, 15 % provenant de la publicité, 15 % du sponsoring et 10 % de la production de contenus en marque blanche : « J’ai beaucoup de plaisir à développer ce média qui a réussi à devenir incontournable sur le sujet et intéresse donc tous les professionnels du secteur comme outil de veille indispensable. C’est devenu une vraie communauté, comme en atteste le succès de nos événements récurrents que sont les Assises du Grand Paris et le Sommet de l’Axe Seine. On crée aussi de précieuses ressources, comme le Livre blanc de la décarbonation de l’Île-de-France et un observatoire dédié. » Thomas Hantz, président d’Acteurs du Grand Paris, dont Jacques Paquier est membre et contributeur, renchérit : « La fonction du Journal du Grand Paris est cruciale pour faire le lien entre tous les acteurs du projet. C’est un média qui, tous les jours, nous donne des nouvelles les uns des autres. » Fusion entre ses savoir-faire en presse quotidienne régionale et en presse nationale dans les collectivités territoriales, Le Journal du Grand Paris permet de fournir les outils pour décrypter les défis en cours et futurs de la Métropole. En toute logique, il fait aussi partie des membres de la première heure des Acteurs du Grand Paris et participe souvent à l’écriture de 69 certains articles du magazine : « J’apprécie beaucoup la convivialité, l’esprit de club et la volonté de nourrir les débats intellectuels portés par l’association. On partage des valeurs d’utilité sociale », souligne-t-il. De son côté, Thomas Hantz reconnaît et loue son expertise et son investissement sans faille : « L’engagement de Jacques Paquier est impressionnant au quotidien, son professionnalisme est salué par tous les élus et les professionnels. ».

  • « L’ancrage territorial en Ile-de-France : une opportunité pour l’innovation, la croissance économique, la création d’emplois durables et le bien-vivre ensemble »

    Pascal Chabot, membre du Directoire en charge de la Banque du Développement Régional (BDR), de l’Organisation et de l’Informatiqueà la Caisse d’Epargne Ile-de-France, aborde le chantier du financement des transitions au lendemain de grands projets comme les Jeux Olympiques et Paralympiques. Qu’est-ce qui caractérise l’ancrage francilien de la Caisse d’Epargne ? En tant que banque coopérative, notre vocation, c’est plus que jamais d’être utile au territoire de l’Ile-de- France. L’argent collecté auprès de nos deux millions et demi de clients est totalement dédié aux acteurs et aux projets de la région. Cette capacité représente de 10 à 12 milliards de financements par an. Nous nous sommes complètement approprié l’idée métropolitaine, au travers de la nouvelle infrastructure du Grand Paris Express, mais aussi des campus de Saclay (Essonne) ou de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Une métropole en constante évolution et ébullition. Dans le prolongement de l’économie de la connaissance, il y a le secteur de la santé dont nous sommes un soutien historique. Nous apportons aussi des fonds propres aux acteurs économiques. Nous intervenons par des prises de participation dans des entreprises ou bien par des montages immobiliers à l’aide de notre foncière. Par ailleurs, nous soutenons capitalistiquement des bailleurs sociaux et des sociétés d’économie mixte. Nous agissons ainsi dans le cadre de nos missions d’intérêt général. Cette démarche est profondément ancrée dans notre ADN depuis de nombreuses années. Justement, dans le Grand Paris, en quoi vous distinguez-vous d’une banque privée classique ? Par exemple, nous ne nous posons pas la question de savoir s’il serait plus rentable d’investir dans un autre territoire, car nous sommes une banque coopérative dédiée à 100% à notre région. Ainsi peu de banques couvrent aussi bien l’Ile-de-France et le Grand Paris que la Caisse d’Epargne, et ce, tant sur le plan géographique que par la nature des clientèles couvertes et la profondeur de l’offre proposée à tous nos clients. D’autres opérateurs peuvent également subir au quotidien le pressing de la Bourse.En définitive, notre priorité, en tant que banquiers du territoire, c’est le développement sur le long terme. C‘est pourquoi nous nous sommes autant investis dans la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques. Historiquement, le Comité National Olympique et Sportif Français fait partie de nos clients. Dans le cadre de Paris 2024, nous avons été partie prenante du Village des athlètes. Nous avons aussi accompagné plusieurs rénovations majeures, telles que celles de la tour Eiffel, du Grand Palais ou encore de l’Adidas Arena au nord de Paris, qui sont des sites de compétition. Mais les Jeux ne doivent pas être réduits à des festivités. Ce qui nous motive, c’est l’héritage positif de l’événement, comme le Village des athlètes qui va devenir un quartier résidentiel ou la réouverture en 2025 du Grand Palais qui sera l’un des plus sublimes palais des Beaux-Arts au niveau mondial. Ouvrages olympiques, Grand Paris Express, nouveaux campus : tous ces grands projets auront une fin... Dans ce contexte de fin de cycle d’investissements, notre ajustement stratégique consiste à pivoter sur les transitions, à commencer par la transition énergétique. Aussi, nous avons une activité de financement de rénovation des copropriétés assez unique. Les enjeux sont considérables à l’échelle de l’aire urbaine francilienne. Nous proposons également à nos clients des éco-prêts à taux zéro (Eco-PTZ), précédés, s’ils le souhaitent, d’une solution permettant de réaliser un diagnostic énergétique. Nous développons aussi des solutions spécialement pour les copropriétés en difficulté. La Région, l’ADEME ou l’ANAH sont actives sur ces enjeux, mais les subventions n’arrivent qu’à la fin du chantier, d’où l’importance d’apporter des relais de trésorerie. Il y a une complémentarité entre nos experts et les acteurs publics que je viens de citer, auxquels on peut ajouter la BPI, lorsqu’il s’agit d’apporter des solutions aux entreprises. Nous évoluons au sein d’un écosystème particulièrement dynamique et qui se développe au regard des enjeux climatiques actuels. Outre les enjeux énergétiques, quels sont les autres transitions que vous souhaitez aborder ? Nous sommes aussi attentifs à la transition numé- rique et à l’émergence de l’IA, l’Ile-de-France étant un territoire particulièrement riche en entreprises du numérique et de l’informatique. Il y a véritablement une carte à jouer dans un territoire comme le nôtre qui concentre de nombreuses écoles d’ingénieurs de réputation mondiale et où il y a beaucoup d’expertises dans ces domaines. Enfin, il y a la transition sociétale au travers du logement social, de l’économie sociale ou de l’économie circulaire. Transition énergétique, numérique et sociétale : sur le territoire francilien, nous avançons selon une logique à 360° ! Le dénominateur commun à toutes nos actions sur le territoire, c’est de s’adapter à toutes les transitions. Qu’il s’agisse de la qualité de la santé, de la culture ou du bâti, dans un environnement très urbain, c’est un enjeu essentiel. L’ancrage territorial comme moteur de changement en Ile-de-France nous permet de repenser notre développement régional et d’être agiles. Où en sont les prêts à impact, sur lesquelsla Caisse d’Epargne a été pionnière ? Ils concernent les deux dimensions de la RSE, environnementale et sociétale. Le concept tient à une bonification des taux selon des critères relevant de ces domaines. Ce produit se développe bien avec, à l’heure actuelle, 400 millions d’euros en production. Comment abordez-vous la crise que traverse le secteur de la construction ? Nous finançons toujours des personnes physiques ou morales qui souhaitent investir dans l’immobilier. Néanmoins, chez de nombreux acteurs, la tendance est à l’attentisme. Les prix d’acquisition, le coût des mises aux normes et les taux d’intérêt restent élevés, ce qui rend l’équation financière plus difficile. Dans ce contexte, nous proposons des solutions intéressantes, 29 par exemple sous forme de bail réel solidaire (BRS), ce qui permet d’acheter un bien mais pas le foncier. C’est sans doute à travers des montages novateurs que l’on pourra solvabiliser davantage de Franciliens, en particulier des primo-accédants. L’ancien président de La Française, Xavier Lépine, a créé Neoproprio. En proposant d’acheter un bien pour une durée limitée de 25 ans, cette start-up promet un prix d’acquisition quasiment divisé par deux. Qu’en pensez-vous ? Effectivement l’innovation fait partie de la solution. Dans l’immobilier notamment, c’est le moment d’explorer des voies nouvelles, car plus rien ne sera comme avant. Cela étant, on peut toujours faire évoluer la technique, néanmoins il faudra également accompagner ces innovations de pédagogie, les acquéreurs étant parfois un peu paniqués à l’idée de ne pas être propriétaires à 100 % de leur bien !

  • Fret ferroviaire : « Nous avons besoin d’autres Chapelle International » : Jonathan Sebanne

    Il se passe quelque chose autour du fret ferro­viaire. Après des années de marasme, de perte de vitesse, de désinvestissements et de renoncements, le transport de marchandises par le rail semble de nouveau à l’agenda des autorités publi­ques. Un rapport du Conseil d’Orientation des Infrastructures (COI), une tribune collective de 25 syndicats, associations et partis politiques appelant à « sauver le fret ferroviaire », et l’annonce d’un plan d’investissement massif dans le rail de la part du Ministère incitent en effet à l’optimisme. Sans naïveté. Car, le secteur part de loin. A titre de rappel, le fer représente en 2022 à peine 11 % des parts du transport de marchandises en France. C’est presque le double en Allemagne et le triple en Suisse ou en Autriche. Dans le Grand Paris, le réseau ferré de la gare du Nord, le plus dense d’Europe, est saturé et ne peut, dit-on, absorber de trafic supplémentaire pour l’acheminement de marchandises intramuros. Dans ces conditions, est-il donc encore raisonnable de continuer d’investir dans des terminaux de nouvelle génération – au risque de développer des gares qui resteraient inexploitées par le train à court terme ? Chez Sogaris, nous avons toujours cru au retour de la logistique en ville : une évidence qui n’est aujourd’hui plus à démontrer. De la même maniè­re, nous sommes convaincus que le fret ferroviaire est un élément incontournable du mix logistique – fer, fleuve, route, cyclo – nécessaire à la ville durable qu’il faut soutenir et anticiper. En 2018, Sogaris inaugurait ainsi l’hôtel logistique de Chapelle International : le premier immeuble hybride équipé d’un terminal ferroviaire urbain fermé, proposant les fonctionnalités d’une vraie gare de fret tout en protégeant les riverains des nuisances. Nous continuons d’assumer pleinement le choix stratégique de sanctuariser une infrastructure ferroviaire opérationnelle et souveraine pour le Grand Paris qui autrement en serait dépourvu. Piliers de la ville de durable, ces bâtiments sont également un modèle de réversibilité et d’évolutivité : site dédié à la logistique urbaine aujourd’hui, gare de fret demain et mixité à tous les niveaux. Le marasme du fret ferroviaire n’est donc ni inéluctable ni définitif. C’est justement en multi­pliant les investissements structurants et en maillant le territoire métropolitain d’un réseau d’espaces conçus pour déployer le ferroviaire que nous remontrons la pente. Nous avons donc besoind’autres Chapelle International aux portes de Paris et du Grand Paris. Plus que jamais, c’est le moment d’agir.

  • LE GRAND PARIS FACE AU DÉFI VERTIGINEUX DU LOGEMENT

    Alors que la population francilienne ne cesse de croître, avec environ 50 000 nouveaux habitants par an en Île-de-France, le logement ne suit pas et l’étau se resserre sur la pierre. Entre nouvelles réglementations et incertitudes socio-économiques, comment relever le défi et construire à la hauteur des enjeux ? Par Elena Jeudy-Ballini Une « tempête parfaite ». Voilà ce que nous traverserions, d’après les économistes. La scène socio-économique accusant de sérieuses turbulences, un secteur en particulier fait l’objet de toutes les inquiétudes. Dans la région capitale, en effet, le logement est à la peine. Alors qu’un nombre impor­tant de logements s’apprêtent à sortir du parc locatif du fait des nouvelles réglementations en matière énergétique, les difficultés à se loger s’accentuent dans la métropole. Côté ventes, l’inflation et le durcissement des conditions d’octroi des crédits pèsent sur la solvabilité des ménages, lesquels tendent à se retirer du marché. 20 500 logements de tous types d’habitat confondus ont ainsi été vendus en 2022, soit 46 % de moins qu’en 2019. Alors que tous les regards se tournaient donc vers l’immobilier neuf, qui aurait pu prendre le relais, celui-ci subit une crise relativement inédite. Avec 23 700 nouveaux logements construits en 2022 (dont 58 % réalisés au sein de la métropole du Grand Paris), la production est en baisse de 17 % par rapport à 2019 et de 36 % comparé à 2017. Dans le même temps, les permis de construire accordés aboutissent de moins en moins. En 2022, 150 000 logements sont ainsi restés sur le banc de touche. Pourtant, les constructions neuves présentent de nom­­breux avantages en matière énergétique et contribuent au recyclage urbain en rebâtissant la ville sur elle-même. « Pour l’heure, dans la région capitale, on parle d’une carence de production d’environ 15 000 logements annuels », indiquait récemment Brice Piechaczyk, associé à Enia architec­tes, lors de la matinale « logement » organisée dans le cadre des Assises du Grand Paris. Et entre contraintes réglementaires et tensions sur le marché, faire face au défi relève parfois du numéro d’équilibriste… Foncier : de la conquête à la réutilisation Si le foncier était auparavant consommé sans restric­tion, il représente aujourd’hui une ressource rare et chère. Les objectifs de zéro artificialisation nette (ZAN) poussent de fait non seulement à limiter les nouvelles emprises, mais aussi à valoriser celles existantes. Or, en Île-de-France, et selon l’Institut Paris Region, 4,5 millions de mètres carrés de bâtiments tertiaires seraient vacants. La reconversion de ces actifs représente un outil de plus en plus évoqué par les acteurs du logement, à l’heure où l’étalement urbain et la surconsommation du foncier sont autant d’éléments que les nouvelles réglementations visent à réduire. Celle-ci répond au manque de logements au bénéfice d’un parc immobilier plus vert : elle améliore le bilan carbone de la production de logements neufs grâce à la conservation de l’existant et entraîne sa mise à niveau en matière énergétique. La transformation de ces actifs offre également l’occasion de renforcer la mixité urbaine en améliorant l’équilibre entre emploi et logement, en particulier dans les territoires à forte dominante tertiaire. Du logement mais pas seulement afin d’éviter l’effet « cité-dortoir ». Accélérer la reconversion des friches fait aussi partie des pistes en mesure de satisfaire la demande de logements, d’autant que certaines sont localisées en espaces denses. Déjà artificialisés, ces fonciers peuvent en effet devenir des espaces intégrés dans la ville. Et en Île-de-France, ils sont nombreux : fin 2022, l’actualisation de l’Observatoire des friches franciliennes recensait ainsi 2 673 friches dont près de 750 en petite couronne, ce qui représente 4 350 hectares, soit environ la moitié de la surface de Paris. Logement social : le rôle des organismes de foncier solidaire Cependant, crise du logement oblige, il convient surtout de construire abordable pour les 70 % de Franci­liens éligibles au logement social. Avec un nombre de demandeurs ayant doublé en une décennie, le parc social, lui, n’a augmenté que de 7 %, rapporte la Fondation Abbé Pierre. Il y a donc un impératif à pro­duire. En ce sens, les organismes de foncier solidaire (OFS) ont le vent en poupe. Près de 110 étaient recensés en France fin 2022, dont une vingtaine dans la région capitale. Et la dynamique de demandes d’agrément se poursuit, selon l’Institut Paris Region. En effet, boosté par la loi Elan, le bail réel solidaire (BRS), favorisant l’accession sociale à la propriété, a été intégré dans le décompte des logements sociaux de la loi SRU au titre du prêt locatif social. Les collecti­vités apportent leur garantie d’emprunt aux opérations de BRS, qui figurent désormais dans les nouvelles générations de programmes locaux de l’habitat ainsi que dans les outils réglementaires des PLU, voire dans les chartes de construction soumises aux promoteurs. Si la dissociation entre foncier et bâti, mise en exergue par le bail réel solidaire, a de quoi séduire les ménages aux revenus modestes, elle représente aussi une piste intéressante pour produire des logements à des prix décotés par rapport au marché. Autorisations administratives et désirabilité des projets De l’avis d’Olivier Frard, trésorier du club Acteurs du Grand Paris, laisser aux seuls maires la décision des permisde construire apparaît contreproductif : « La construction de logements est un problème politique entre des élus locaux qui n’assument pas ladensification et les riverains qui ne veulent pas denouvelles constructions à côté de chez eux. En somme,on veut de la densité mais pas chez soi ! La délivrance des autorisations administratives constitue un des principauxfreins à l’acte de construire et à l’augmentation de l’offre. » La question de l’acceptabilité des projets par les habitants demeure également un levier à actionner pour accroître la production de logements (et gagner l’approbation des élus locaux). Parmi les innovations mises en œuvre dans le futur PLU bioclimatique de Paris, le concept d’externalités positives favoriserait en effet l’acceptabilité des projets. Il leur permettrait de sortir de la pure propriété et de l’unité foncière en profitant à l’îlot, voire au quartier. Par ailleurs, construire du logement sur un territoire nécessite de prévoir les équipements publics nécessaires à l’accueil de nouveaux habitants : un enjeu dépendant notamment de la fiscalité d’urbanisme. Or, à l’heure où les collectivités peinent à digérer la suppression de la taxe d’habitation, la question du financement du service public nécessaire à l’accroissement du parc de logements sur un territoire se pose. Vers un Grand Paris du logement ? Entre hausse exponentielle des prix du foncier et l’augmentation des coûts de construction, de nombreuses opérations se trouvent prises en étau. Pour les promoteurs qui ont acquis des terrains à des prix trop élevés et n’ont d’autre choix que d’annuler les opérations, voire de vendre à perte, il manque assurément une véritable politique du logement régulant le prix du foncier. À l’échelle métropolitaine, de l’avis de tous, une autorité organisatrice fait défaut et de nombreux acteurs naviguent à vue dans l’attente du Plan métropolitain de l’habitat et de l’hébergement (PMHH). Celui-ci sera le premier document de planification de l’habitat et de l’hébergement à l’échelle de 131 communes et 7 millions d’habitants. Il portera l’ambition d’assurer un développement équilibré de l’offre et une amélioration du parc existant, dans une perspective de réduction des inégalités territoriales et de réponse aux besoins des ménages. « Le politique doit s’emparer du logement, estime Olivier Frard. La théorie et les grandes orientations sont une chose. Les décisions assumées en sont une autre. Et il faudra une pratique à la hauteur des problématiques. » PLU de Paris : booster le logement social et contraindre la construction Le PLU bioclimatique de Paris, en cours d’enquête publique depuis le vote du premier règlement en Conseil de Paris en juin dernier, prévoit que les constructions neuves devront comprendre 30 % de BRS dans les quartiers non déficitaires en logements sociaux, 35 % dans les zones déficitaires et 50 % dans les zones hyper déficitaires. Le seuil à partir duquel ces règles s’appliqueront est fixé à 500 m² de surface de plancher. Par ailleurs, tout immeuble de plus de 5 000 m² situé dans l’ouest parisien devra consacrer 10 % de sa surface à la création de logements, en cas de restructuration lourde. La hauteur des immeubles sera désormais plafon­née à 37 m, partout dans Paris. Les construc­tions 100 % béton seront interdites pour privilégier les matériaux avec un faible bilan carbone (bois, pierre de taille, chanvre, terre crue).

  • L’Île-de-France, une région toujours plus durable et attractive !

    Alexandra Dublanche, Vice-présidente de Choose Paris Region, vice-présidente de la région île-de-France et maire adjointe de Sartrouville Cette année, l’Île-de-France a repris la première place des régions européennes du futur et des destinations les plus attrayantes pour les investissements directs étrangers en Europe, selon le Financial Times. Elle a aussi été la première « bénéficiaire » du Brexit avec plus de 7 100 emplois relocalisés, permettant à la Bourse de Paris de dépasser, pour la première fois, celle de Londres en volume de capitalisation. Elle est également la destination la plus visitée au monde avec, en 2022, une activité touristique qui a montré une belle dynamique et une accélération de la reprise avec la venue de plus de 44 millions de touristes. Alors que notre région s’apprête à accueillir le Monde lors de la Coupe du monde de rugby et des Jeux olympiques et paralympiques, l’Île-de-­France réaffirme ainsi sa place de leader de l’attractivité en France et en Europe avec des résultats records sur ces 20 dernières années. Véritables vitrines pour la Région, ces événements sont une formidable opportunité de la valoriser auprès des investisseurs, des touristes et des talents internationaux. Cette consécration nous impose plus que jamais de continuer à innover pour ériger l’Île-de-France en véritable modèle de territoire européen du futur. Cela signifie notamment de réussir à combiner durabilité et attractivité. Non, une région plus durable n’est pas une région décroissante. Au contraire, c’est parce qu’elle est toujours plus durable que l’Île-de-France est toujours plus attractive. Le projet du Grand Paris Express en est une belle illustration : d’ici 2027, ce sont 70 communes et quartiers qui connaîtront autour de leurs nouvelles gares un nouvel essor économique tout en contribuant de façon significative à la préservation de l’environnement. Ainsi, à horizon 2050, la mise en service de ce projet majeur devrait permettre une réduction des émissions d’au moins 14,2 millions de tonnes équivalent CO2. Le Grand Paris Express transformera ainsi durablement notre région, au bénéfice des Franciliens. Travailler avec l’ensemble de nos partenaires publics et privés pour bâtir une attractivité dans la durée est la mission qui guide notre agence d’attractivité Choose Paris Region. En conciliant développement économique et impact social et environnemental, Choose Paris Region contribue à bâtir le futur d’une région dynamique, innovante et durable. Nous sommes ainsi fiers d’avoir initié, depuis près de deux ans, la notation des projets d’investissements étrangers au regard des objectifs de développement durable de l’ONU. Par ailleurs, en tant que deuxième financeur des JOP, nous sommes particulièrement attentifs à la dimension « héritage » de ces Jeux, les premiers neutres en carbone. Avec l’ensemble de nos partenaires, acteurs du Grand Paris, à nous de poursuivre sans relâche nos efforts pour construire jour après jour une région qui combine développement économique et qualité de vie.

  • LES PRODUITS FRANCILIENS REPRESENTENT A EUX SEULS UN TERROIR AUTHENTIQUE : GUILLAUME GOMEZ.

    L’HOMME CUMULE LES TITRES GLORIEUX : REPRÉSENTANT PERSONNEL DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, AMBASSADEUR DE LA GASTRONOMIE FRANÇAISE ET MEILLEUR OUVRIER DE FRANCE. MAIS IL EST, AVANT TOUT, ET COMME IL SE DÉFINIT LUI-MÊME, « L’HOMME-ORCHESTRE », LA PASSERELLE ENTRE TOUS LES ACTEURS DES MÉTIERS DE BOUCHE. RENCONTRE. PROPOS RECUEILLIS PAR LE MAG. Existe-t-il, selon vous, un véritable terroir parisien ? Pour moi, c’est une évidence ! D’abord, de par son histoire et sa situation géographique et économique au fil des siècles. Les produits parisiens et franci­liens au sens large représentent à eux seuls un terroir authentique. Ils n’auraient pas la même odeur, ni la même saveur s’ils étaient cultivés, élevés ou fabriqués ailleurs. D’où vient cette typicité et qu’est-ce qui la caractérise ? Le Bassin parisien conjugue une fertilité remarquable des sols à une quantité impressionnante de cours d’eau, de rivières et, bien sûr, à la présence de la Seine : l’ensemble a favorisé les cultures maraîchères et l’élevage depuis l’Antiquité ! Ce qui est fascinant, c’est que les savoir-faire des éleveurs, maraî­chers, arbori­cul­teurs, artisans-boulangers, brasseurs et de tant d’autres se sont améliorés en Île-de-France : ce sont eux qui ont contribué, et contribuent encore, au rayonne­ment du terroir parisien. Et puis, il y a ceux qui ont permis de faire émerger cette idée de terroir parisien : impossible de ne pas évoquer le travail du chef Yannick Alléno, qui s’est attelé à le faire revivre et reconnaître. Avant lui, on ne mettait pas en avant le terroir francilien et, jusqu’à l’avant-guerre, on ne parlait même pas de terroir en France ! Des exemples de produits typiquement franciliens qui méritent d’être découverts ? En réalité, on peut tout trouver à moins de 100 km de Paris - excepté le poisson d’eau de mer bien sûr - ! Le leader mondial des herbes surgelées, la marque Darégal et ses 40 variétés de plan­tes aromatiques, est basé dans l’Essonne. Dans le même départe­ment, au cœur du Gâtinais, vous avez une production maraîchère hors pair et un projet agroécologique ambitieux aux Jardins de Courances. J’ai eu l’occasion de le découvrir en travaillant à mon dernier livre (Recettes gourmandes des fruits et légumes de nos territoires, aux éditions du Cherche Midi, ndlr) ». Non loin de là, à Milly-la-Forêt, des éleveurs se consacrent à « la Gauloise », une volaille blanche à pattes bleues, qui n’a pas grand-chose à envier au poulet de Bresse. Dans les Yvelines, la poule de Houdan, une race de poule étiquetée label rouge, au goût très proche de celui de la perdrix, revit depuis 2016, grâce à une poignée de passionnés et à une confrérie. Les miels, qu’ils proviennent de ruches situées sur les toits de la Capitale, des Hauts-de-Seine ou du Gâtinais, sont excellents par­tout. Quant à l’eau de Paris, c’est une des meilleures du monde ! Quel menu incarnerait le mieux cette cuisine francilienne ? C’est la cuisine des abats, née aux anciens abattoirs de la Villette, qui la définit le mieux. Personnellement, je suis assez adepte de la tête de veau, à déguster dans l’un des restaurants les plus emblématiques de Rungis, « Au veau qui tête ». Et du côté des douceurs, je vote pour le flan parisien, simple et délicieux, en particulier chez Cyril Lignac, d’où je ne ressors jamais déçu.

  • « LES METIERS DE L’IMMOBILIER VIVENT UN MOMENT HISTORIQUE » : Stéphanie Bensimon

    Alors qu’elle entame la dernière année de son mandat, Stéphanie Bensimon, présidente du Cercle des femmes de l’immobilier, présente le bilan d’activité de l’année écoulée et les projets à venir de ce club atypique dont l’ADN est de valoriser les femmes du secteur et leur procurer un lieu d’échange et d’entraide dans une ambiance conviviale. Propos recueillis par Fabienne Proux Quels ont été les faits marquants de la saison 2022/2023 du Cercle des femmes de l’immobilier ? L’année écoulée a été très intense et marquée par une reprise soutenue de nos activités et échanges en présentiel après une longue période d’interruption du fait de la crise sanitaire. Le moment phare de la saison a été le dîner de gala du Cercle du 19 octobre au cours duquel nous avons célébré nos 25 années d’existence. À cette occasion, nous avions invité et mis à l’honneur la philosophe de renommée Cynthia Fleury et la fondatrice du Cercle, Joëlle Chauvin. Près de deux cents personnes étaient présentes à cette soirée, seul moment de l’année où nous accueillons des hommes. L’autre fait marquant aura probablement été une nouveauté dans notre calendrier, à savoir « les voyages de l’amitié ». De quoi s’agit-il ? Nous avons ressenti le besoin de passer plus de temps ensemble dans un autre cadre que celui de notre quotidien. Aussi, nous avons initié une formule de voyages de deux jours, en commençant par nous rendre à la Maison de Colette à Saint-Sauveur-en-­Puisaye dans l’Yonne. En choisissant une figure féminine, nous souhaitions rendre hommage à tous ses travaux dans sa maison historique. Le Cercle a par ailleurs poursuivi son cycle de visites de sites immobiliers et participé à des rencontres culturelles dont le vernissage de l’exposition au Sénat d’une de nos membres, la sculptrice Sabine de Courtilles. Pour quelles raisons maintenez-vous un nombre limité d’adhérentes ? Le Cercle est avant tout un lieu amical et convivial qui n’a pas vocation à trop grandir pour devenir une grande structure. Nous maintenons volontairement le nombre de membres à une centaine pour garder une certaine proximité et pouvoir représenter des femmes dirigeantes au sein de leur entreprise et métier aux valeurs d’intégrité et d’excellence. Mais nous refusons régulièrement des candidates, car nous nous efforçons aussi d’avoir un équilibre entre les métiers. Quel premier bilan faites-vous de l’Observatoire de la Charte de la parité dans l’immobilier initiée par le Cercle ? Le Cercle a en effet été à l’initiative de cette charte, qui a donné lieu à la création, en mars 2022, d’un Obser­va­toire dédié. Celui-ci accompagne le déploiement de la Charte au sein du secteur et en mesure les résultats. Association indépendante, il regroupe des hommes et des femmes sensibilisés par ce sujet. Pour rappel, la Charte a été signée par plus de 120 professionnels de l’immobilier réellement convaincus que l’égalité professionnelle est un facteur de performance pour les organisations et de mieux-être pour tous. Les objectifs de l’Observatoire sont de promouvoir la Charte auprès des acteurs de l’immobilier et des secteurs adjacents, d’assurer un suivi de leurs engagements, de dresser un bilan régulier des actions menées et d’identifier les freins. La présentation des résultats de la première étude sur la parité en partenariat avec IEIF a eu lieu le 10 février 2023 et a rencontré un franc succès. Quels résultats a révélé cette première étude ? Si nous constatons des évolutions et des progrès notables, beaucoup de travail reste à faire en matière d’égalité professionnelle, notamment sur la question des salaires et de l’avancement dans la hiérarchie. Il est en revanche satisfaisant de constater que davan­tage de jeunes sont attirés par nos métiers, dont des femmes. Tout l’intérêt de la démarche consiste aussi à mettre en avant les meilleures pratiques et des parcours exemplaires de femmes dirigeantes et influentes. Le « Cercle complice », accessible aux jeunes professionnelles, contribue également à accroître notre visibilité et influencer les plus jeunes par l’exemple. Quel est votre programme d’activités pour l’année 2023/2024 ? Le dîner de gala devrait avoir lieu un peu plus tard dans l’année. La saison 2023/2024 sera dédiée à la poursuite des orientations qui me tiennent à cœur, telles l’ouverture sur le monde de l’art et la mise en œuvre de l’Observatoire de la Charte de la parité. Mais la vraie pertinence du Cercle est d’être dans l’échange, la solidarité et de mener des actions pour accroître la visibilité des femmes du secteur de l’immobilier. Les tensions sur le secteur de l’immobilier impactent-elles l’activité du Cercle ? Ce contexte tendu crée un climat d’incertitudes qui nécessite d’être encore plus présentes auprès de nos adhérentes pour faire davantage preuve de solidarité. Les échanges entre nous sont essentiels dans les phases de difficulté comme l’avait révélé la période post-Covid. Une chose est sûre en revan­che, les métiers de l’immobilier vivent un moment historique qui va les contraindre à évoluer.

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